Université de Franche-Comté

Une nouvelle dimension pour l'Observatoire des sciences de l'Univers

En ajoutant le vivant à la sphère de ses investigations, l'Observatoire des sciences de l'Univers (OSU) de Besançon enrichit son étude de la Terre d'une dimension fondamentale et inédite, et devient une structure fédérative de plusieurs laboratoires autour du projet « Terre homme environnement temps astronomie » (THETA). Du cœur de la planète aux confins du système solaire, des océans à l'atmosphère terrestre, les missions d'observation de THETA englobent et mutualisent des compétences multidisciplinaires pour aborder les sciences de l'Univers dans leur sens le plus large.

 

 

L'Observatoire de Besançon est né en 1878 de l'exigence du marché horloger local soucieux de se garantir les services d'un institut de mesure du temps et de la volonté nationale de décentraliser l'astronomie jusqu'alors l'apanage de Paris. Après la seconde guerre mondiale, la météorologie est confiée à d'autres soins et les activités principales connaissent des mutations importantes et adaptées à leur époque, orientant la chronométrie vers le temps-fréquence et l'astronomie vers l'astrophysique.

 

Partant des sciences de l'Univers, les activités de l'Observatoire s'étendent ainsi peu à peu aux sciences de la Terre, et cette troisième grande étape se concrétise en janvier 2007, date à laquelle l'association des activités d'astrophysique, de physique moléculaire et de chimie des matériaux de l'université de Franche-Comté donne naissance au laboratoire UTINAM.

 

Aujourd'hui, l'OSU entre dans une quatrième dimension en privilégiant l'ouverture sur le vivant. C'est donc dans un sens très large qu'il faut comprendre le concept d'observatoire et envisager l'ensemble de ses travaux. En favorisant l'approche de la Terre dans sa globalité, en cristallisant les compétences et les moyens autour du projet THETA, en consacrant un tiers de sa mission aux activités de service, l'Observatoire des sciences de l'Univers justifie pleinement son appellation. Les équipes concernées, notamment celles des laboratoires UTINAM, Chrono-environnement et Chimie physique et rayonnement Alain Chambaudet (LCPRAC) seront fédérées au sein de l'OSU THETA Franche-Comté, comptant alors quelque trois cents personnes. Elles conserveront néanmoins leurs politiques scientifiques propres.

 

 

Une fédération intégrant à terme des équipes de Dijon

Le projet THETA-FC vient d'être validé par les deux organismes de tutelle de l'observatoire, l'université de Franche-Comté et l'INSU, l'Institut national des sciences de l'Univers du CNRS. L'intégration de laboratoires dijonnais est envisagée dans un second temps. Ainsi, le Centre de climatologie de Dijon, représentant une vingtaine de personnes, l'équipe Spectroscopie moléculaire et application de l'ICB — laboratoire interdisciplinaire Carnot de Bourgogne —, en dénombrant une dizaine, et le laboratoire de Biogéosciences, en comptant une centaine, devraient rejoindre les rangs de l'OSU à l'horizon 2012. Dans le même temps, le département Temps-fréquence de FEMTO-ST, regroupant une cinquantaine de membres, intégrerait cette fédération, unifiant ainsi toutes les recherches effectuées dans le domaine de la métrologie du temps et des fréquences, spécialité incontestable de la Franche-Comté.

La constitution de l'OSU THETA Franche-Comté Bourgogne permettra alors d'assurer un pavage tant géographique que disciplinaire de toute l'observation menée au titre des sciences de l'Univers.

 

 

Recherche et observation : focus sur deux thèmes inscrits au projet THETA…

 

Les thèses du réchauffement climatique annoncé par la majorité des prospectives d’avenir souffrent de lacunes certaines en matière de précision. Quelle augmentation de température imaginer et quelle vitesse attribuer à ce phénomène sont deux questions auxquelles, au stade actuel des recherches, la science ne peut répondre. L’étude des processus de modification climatique de la Terre au cours du passé, de même que l’observation de l’atmosphère d’autres planètes peuvent aider à extrapoler le futur de la planète bleue. Au cours de la période de huit millions d’années intégrant l’extinction des dinosaures, un réchauffement climatique progressif de l’ordre de 8° a été démontré par les experts. L’observation de ce phénomène est riche d’enseignements, particulièrement à travers des données géologiques toujours considérées. Ainsi l’étude des clathrates, des assemblages de molécules d’eau qui ont la particularité de piéger des éléments volatils comme les hydrocarbures, est au cœur des analyses. On trouve des gisements de clathrates aussi bien dans les océans qu’en Californie ou sur Titan, le plus grand des satellites de Saturne, et leur étude répond à une deuxième préoccupation : sous l’effet d’une élévation de température, ces molécules pourraient être déstabilisées et libérer une grande quantité de méthane, gaz à très fort effet de serre. Un enjeu énorme pour l’écologie et le climat, intéressant les géologues comme les physiciens, les chimistes et les astrophysiciens comtois.

 

Les contaminations environnementales diffuses générées par les métaux lourds, les pesticides, les polluants organiques persistants et autres radionucléides sont dans le collimateur de l’OSU THETA-FC, tout comme les contaminations aiguës issues de sources telles que les axes routiers, les effluents industriels, les incinérateurs. Pour juger de leurs effets néfastes sur le vivant, il convient de les mesurer à différents niveaux d’organisation biologique : molécules, cellules, organismes et populations. Les études portent sur les processus de transport et de dépôt entre les milieux aérien, aquatique et terrestre, les transferts aux organismes, les effets biologiques induits et le devenir des polluants. Le développement de capteurs en milieu liquide ou gazeux pour détecter et quantifier les contaminations répondra à ces exigences de mesure. Le recours à des méthodes numériques donnera lieu aux analyses les plus poussées et permettra de modéliser les résultats obtenus. Ces recherches sont à la croisée de la biologie, de la chimie et de la physique pour lesquelles Besançon possède des atouts indéniables.

 

 

Contact : François Vernotte
OSU THETA Franche-Comté

Université de Franche-Comté

Tél. (0033/0) 3 81 66 69 01

 

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