Université de Franche-Comté

Une journée sous influence du chiffre 6

Juillet 1970. Une des premières conférences internationales sur l’holographie
a lieu à l’université de Franche-Comté. Parmi les 400 participants, un futur prix Nobel, de futurs membres de l’Académie des sciences française et présidents des sociétés savantes d’optique américaine, française et européenne.

L’édition 2023 de la Journée internationale de la lumière prend à Besançon des couleurs particulières : dans le contexte d’anniversaire des 600 ans de l’université de Franche-Comté, cette année est aussi celle des 60 ans de la naissance d’un laboratoire de recherche bisontin en physique, dont les axes d’étude concernent exclusivement l’optique. L’occasion, pour inaugurer cette journée du 16 mai, d’un focus sur son histoire, dont voici quelques éléments…

Très vite après l’ouverture de la nouvelle Faculté des sciences de Besançon en 1845, une publication de Charles-Cléophas Person (1801-1884), le premier professeur à en occuper la chaire de physique, témoigne d’une curiosité pour les phénomènes optiques. Cet intérêt se confirme dès 1856 avec les études sur la diffraction de Jean-Antoine Quet (1810-1884) : c’est le début des recherches systématiques sur la lumière et ses applications à Besançon.

En 1935, et malgré des installations encore précaires, l’éminent professeur Jean-Jacques Trillat (1899-1987) construit à Besançon le premier microscope électronique français ; en 1946, Pierre-Michel Duffieux (1891-1976), l’un des pionniers de l’optique moderne, publie un livre sur l’optique de Fourier qui fera référence et installe à Besançon la première structure de recherche entièrement dédiée au domaine, à laquelle il donnera une plus grande envergure en la faisant déménager des locaux exigus et vétustes du centre-ville au campus flambant neuf de la Bouloie.

En 1963, le professeur Jean-Charles Viénot devient directeur du Laboratoire de physique générale et optique, dans une période marquée par l’invention du laser, qui allait révolutionner la science en même temps que la société par l’ampleur de ses applications. La création de locaux adaptés à l’expérience et d’un centre de métrologie fournit un cadre favorable au développement de différentes activités de recherche, dont les excellents résultats valent une solide réputation internationale au laboratoire. Dès 1962, les chercheurs et ingénieurs bisontins étaient parmi les premiers à fabriquer et caractériser un laser dans une université française. C’est aussi à Besançon, dans les années suivantes, que sont démontrés les effets d’optique non linéaire, que la technologie de l’holographie est mise au point et donne lieu à la réalisation des plus grands hologrammes au monde, que le traitement optique de l’information prend son essor, ou encore que naissent des idées novatrices sur les analogies espace-temps dans l’optique.

Au cours des années 1980 et 1990, la photonique apparaît comme une clé de développement de nouveaux thèmes technologiques ; en 2004, la création de l’Institut FEMTO-ST veut répondre à la nécessité de favoriser les collaborations autour de projets devenus multidisciplinaires. Le département Optique de l’Institut FEMTO-ST prend alors le relais du laboratoire d’origine, entre-temps rebaptisé Laboratoire d’optique Pierre-Michel Duffieux, en hommage à son fondateur. Toujours développées sur la base des concepts en lien avec l’optique de Fourier, les activités du département Optique se démultiplient ; en physique des lasers ultrarapides, nanophotonique, techniques d’imagerie avancée par holographie, technologies quantiques, intelligence artificielle…, elles donnent lieu à des résultats de premier plan, qui confortent la portée mondiale de la recherche bisontine en optique.

La matinée du 16 mai sera l’occasion de revenir sur cette histoire passionnante ; elle sera mise en relief par une intervention du professeur Jean Bulabois, président fondateur de la Société française d’optique en 1983, aujourd’hui à la retraite, et qui a longtemps contribué à forger le destin du laboratoire d’optique de Besançon. Le thème de la journée, « Illuminer la communication scientifique », sera pleinement développé l’après-midi en donnant une large place aux aspects de communication et de médiation autour des sciences.

Contact(s) :
Université de Franche-Comté
John Dudley / Maxime Jacquot
Tél. +33 (0)3 81 66 64 94 / 63 08 24 16
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