Université de Franche-Comté

Une collection aux origines mystérieuses au jardin botanique de Besançon

Photo : Arnaud Mouly

 

Son noir de Saïgon, gomme de copal du Gabon, liane de Madagascar, sang-dragon des îles de la Sonde en Indonésie, farine poulard d’Australie, coquelicot, airelle, épine-vinette, quintefeuille, bois de quebraco, quinine…, plus de 5 000 échantillons de céréales, de fleurs, de fruits, d’écorces, de plantes oléagineuses ou textiles composent la « graineterie » du jardin botanique de Besançon. Des végétaux aux noms familiers ou énigmatiques pour les profanes, conservés depuis au moins un siècle dans la cité comtoise, une collection dont l’histoire demeure un mystère.

Car comment expliquer que ces spécimens, pour l’essentiel en provenance de pays étrangers et notamment de colonies, aient pris pour port d’attache une ville aussi éloignée des côtes que peut l’être Besançon, où la botanique agricole tropicale n’a jamais été enseignée ?

 

 

 

 

 

Collection en cours d’inventaire

Photo : Arnaud Mouly

« La collection s’est construite au fil du temps et des opportunités, depuis l’installation du premier jardin botanique en 1726, pour les besoins d’enseignement en médecine. Elle a été nourrie par des achats de collections naturalistes privées, par des échanges avec des institutions scientifiques coloniales et lors d’expositions universelles comme celle de Besançon en 1860, et grâce à des dons de la part d’établissements publics, d’entreprises ou de particuliers », explique Arnaud Mouly, directeur du jardin botanique de Besançon. Si certaines pistes apparaissent sûres, d’autres sont encore à explorer pour espérer connaître l’histoire de la graineterie bisontine, dont aucun inventaire descriptif n’a jamais été réalisé, sans doute en raison de son importance relative : ici comme ailleurs, c’est une collection annexe, en marge des centaines de milliers d’objets que constituent par exemple les herbiers. Désormais à l’ordre du jour, le recensement des graines, feuilles et autres fragments végétaux autorisera leur utilisation à des fins de recherche. « Leur étude peut intéresser la génétique, entre autres avec l’analyse de variétés anciennes de céréales sélectionnées par l’homme, l’histoire ou encore l’archéobotanique », précise Arnaud Mouly.

 

Ajout de nouveaux spécimens

Tous les échantillons seront répertoriés dans une base de données mise à la disposition des chercheurs et des étudiants, et seront conservés dans des locaux adaptés, à l’hygrométrie et à la température contrôlées. L’ambition est aussi de poursuivre l’histoire, de rendre cette collection dynamique avec l’ajout régulier de nouveaux spécimens issus des collections du jardin botanique, richement dotées d’espèces du monde entier, et de plantes provenant de la région.

 

retour