Ces dix dernières années la recherche dans le domaine du nez électronique a connu un regain dintérêt en Europe, aux Etats-Unis et au Japon avec un effort de recherche important. En effet, les domaines dapplications sont très nombreux, comme le contrôle qualité dans lagroalimentaire, la détection de gaz ou dallergènes.
• Ces capteurs dodeurs doivent permettre didentifier la signature olfactive dun gaz ou dun liquide, cest-à-dire de reconnaître, à linstar dun nez humain, certaines molécules caractéristiques les constituant. Dune façon générale, un nez électronique est constitué dun ou plusieurs capteurs sensibles à la molécule à identifier, dun système de traitement du signal et dun ensemble de logiciels assurant lidentification et laide à la décision.
• La molécule à détecter doit agir sur les propriétés physico-chimiques du capteur. La mesure de ces modifications assure la détection. Plusieurs capteurs sont nécessaires pour réaliser un nez artificiel, chacun étant sensible à un type particulier de molécules. Le système devient de ce fait complexe et son coût est accru. Le fait que ces capteurs saturent en environnement réel (par la présence de vapeur deau, par exemple) présente un autre inconvénient.
• Pour pallier ce problème, léquipe de Nanométrologie et microsystèmes pour les sciences du vivant du laboratoire dOptique de luniversité de Franche-Comté utilise le neurone olfactif comme capteur dodeurs. La difficulté consiste à recueillir les signaux fournis par le neurone lorsquil est excité par une molécule. Le potentiel daction, premier signal, est détecté par des électrodes. Cette première étape permet dattribuer cette molécule à un groupe de A odeurs dans le spectre dodeurs qui en contient 1 000. Afin daméliorer la discrimination, la méthode de détection des flux ioniques par fluorescence ou temps de déclin de fluorescence est mise en oeuvre.
• Le recueillement de ces deux types de signaux nécessite le positionnement optimal des neurones. Dans ce but, ceux-ci sont cultivés sur un substrat approprié : un microsystème en silicium qui doit assurer leur maintien en vie.
• En sappuyant sur le principe de la diélectrophorèse, un corps diélectrique peut être déplacé par laction dune force électromagnétique. Le neurone est ainsi placé au niveau de quatre pistes conductrices, formant la cellule de déplacement. Le passage dun courant électrique dans ces pistes engendre un champ électrique qui, à son tour, induit une force électromagnétique. Ainsi le neurone sera positionné au centre de la cellule de déplacement. En effet, les pistes adjacentes sont soumises à des potentiels électriques déphasés de 0, π/2, π, 3π/2. Le sens du courant dans ces pistes définit le sens du déplacement du neurone. Au centre de la cellule, le neurone se trouve soumis à un moment de rotation (dû aux forces électromagnétiques) qui assure lalignement du neurone olfactif avec les électrodes de mesure du potentiel daction et de la mesure de fluorescence.
• Léquipe a conduit ce travail en collaboration avec le laboratoire de Neurosciences et le laboratoire de Chimie des matériaux et interfaces de luniversité de Franche-Comté.
Tijani Gharbi
Laboratoire dOptique P. M. Duffieux
Université de Franche Comté
Tél. 03 81 66 64 61 – Fax 03 81 66 64 28
tijani.gharbi@univ-fcomte.fr
Guillaume Herlem
Laboratoire de Chimie des matériaux et interfaces
Université de Franche Comté
Tél. 03 81 66 62 94 – Fax 03 81 66 62 88
guillaume.herlem@univ-fcomte.fr