Université de Franche-Comté

Traitement de cheval : la fin des idées reçues

Prévenir vaut mieux que guérir. Encore faut-il prévenir de façon avisée et avec des moyens adaptés ! Une prescription empreinte de sagesse et frappée au coin du bon sens, à appliquer aussi en santé animale. Illustration par un petit voyage au pays des Franches-Montagnes.

Doté d’un excellent caractère, de taille moyenne, adapté à la randonnée comme à l’attelage, le Franches-Montagnes est l’une des deux races chevalines suisses avec le Demi-sang. Et sur les 85 000 chevaux recensés en Suisse en 2005, on en dénombre 21 000 (Rapport du groupe de travail Filière cheval, Avenches, mars 2007).

S’il passe — discrètement — les frontières depuis quelques années, c’est bien en Suisse, et notamment dans le canton du Jura, qu’on le rencontre le plus fréquemment.

Biologistes de formation, Liselore Roelfstra et Marion Quartier sont passionnées par les chevaux, au point d’en faire chacune un sujet majeur de leurs recherches. Leurs expériences respectives se rencontrent aujourd’hui pour un résultat inédit : la création d’un Centre de diagnostic en parasitologie vétérinaire en plein cœur de l’université de Neuchâtel. Prestations de service et activités de recherche cohabitent ainsi de manière intelligente pour former un ensemble cohérent et constructif.

Pour l’instant principalement dévolu à la bonne santé des chevaux régionaux, ce service à destination des éleveurs et des vétérinaires était jusqu’alors inexistant en Suisse romande, et ne demande qu’à s’exporter au-delà de la frontière vers la Franche-Comté. L’idée étant de porter à la connaissance des professionnels les conclusions de plus de dix ans de recherches. Car à force d’études coprologiques, de récupération de parasites dans les abattoirs et d’apprentissage des techniques d’analyses, les maladies parasitaires provoquées par les strongles et autres ascaris n’ont plus de secret pour les associées biologistes, qui apportent les preuves de l’intérêt de la vermifugation sélective en lieu et place du traditionnel traitement systématique. « Le cheval est doté d’un très bon système immunitaire et sait lutter contre les parasites. Nos analyses, réalisées sur plus de quatre cents têtes, montrent que la grande majorité des chevaux reçoivent un traitement alors qu’ils ne sont aucunement infestés ! », déplore Liselore Roelfstra.

Cheval en hiver

Parasites en résistance

Une démesure à laquelle répond en miroir une hausse de la résistance aux vermifuges : comme pour les antibiotiques, certaines molécules sont désormais inefficaces, et il n’existe pour l’instant pas d’alternative.

« On observe que ce sont toujours les mêmes chevaux qui sont parasités. Ce sont ceux-là qu’il faut repérer et bien traiter, car chez eux les maladies parasitaires causent des dégâts considérables », poursuit la jeune femme. La plateforme Animal diagnostic propose un package complet aux vétérinaires et éleveurs, comprenant analyses, rapport personnalisé pour chaque animal, et statistiques annuelles sur une exploitation, une prestation de qualité dont le coût au final n’excède pas celui du traitement systématique.

Vermifuger les bons animaux avec les produits adéquats est un objectif réalisable et une nouvelle philosophie que Liselore Roelfstra et Marion Quartier espèrent faire valoir en Suisse comme en Franche-Comté, une région comptant elle aussi une population importante de chevaux. Une intention louable non seulement pour la santé animale, mais aussi pour celle de l’environnement. Car les molécules utilisées dans les vermifuges ont un impact plus que probable sur les pâturages et les populations qu’ils abritent, un écosystème que Marion Quartier a particulièrement bien étudié et qui est l’un des thèmes de recherche phares de l’équipe Animal diagnostic pour les années à venir.

Contact : Liselore RoelfstraMarion Quartier 

Animal diagnostic – Institut de biologie 

Université de Neuchâtel
Tél. (0041/0) 78 642 75 33 / 79 510 74 71 

www.animaldiagnostic.ch

 

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