Issue du laboratoire d'Informatique de l'université de Franche-Comté (LIFC), l'entreprise bisontine COVALIA met au point des applications au service de la télémédecine. Un transfert de technologie ambitieux et réussi, dans un domaine d'activité aux larges perspectives d'avenir.
Voir les résultats de ses recherches mises en pratique, qui plus est au service de la santé publique, voilà ce qui a motivé Éric Garcia, jeune chercheur au laboratoire d'Informatique de l'université de Franche-Comté, à créer sa propre entreprise. C'est vers la télémédecine que s'oriente l'activité de la toute jeune société COVALIA, qui a bénéficié dans sa phase de démarrage du soutien financier du programme OSÉO, de la Région Franche-Comté et du service Valorisation de l'université de Franche-Comté. L'appui logistique de l'Incubateur d'entreprises se révèle par ailleurs précieux, notamment pour toutes les questions d'ordre juridique.
La société née en 2007 compte douze collaborateurs, tous issus des rangs du LIFC ou de l'ISIFC — Institut supérieur d'ingénieurs de Franche-Comté. Si COVALIA a déjà fait ses preuves en matière de technologie, emportant l'adhésion des professionnels et la reconnaissance des instances concernées au niveau national, Éric Garcia garde la tête froide et sait qu'il lui faudra bien négocier le virage de la commercialisation pour asseoir sa place et acquérir des parts de marché. « Nous devons développer le partenariat avec des structures plus importantes, seules capables de se mesurer aux géants du monde de la santé ».
À mi-chemin du contrat lui permettant d'être détaché de son laboratoire d'origine pour gérer son entreprise, il envisage de recruter une équipe commerciale et s'apprête à relever ce nouveau défi, après avoir su imposer la pertinence de ses produits.
Photo O. Perrenoud
Les solutions informatiques préconisées par COVALIA permettent d'établir des diagnostics à distance et de favoriser les échanges entre praticiens. Elles ont non seulement déjà séduit les principaux établissements de santé de la région comtoise, mais aussi de grands centres en Ile de France, en Provence – Alpes – Côte d'Azur et en Martinique. Le principe ? Mettre à disposition de tous et en même temps les données nécessaires : imagerie médicale, dossiers des patients, consultations audiovisuelles… La qualité des informations est irréprochable, une condition sine qua non pour que le système fonctionne. « Les clichés nés de l'imagerie sont des originaux et présentent une qualité optimale, ce qui est une obligation légale pour pouvoir servir à l'élaboration d'un diagnostic ».
Le système trouve ses principales applications dans les domaines neurologique et dermatologique. Une suspicion d'AVC chez une personne hospitalisée en urgence à Pontarlier (25) peut ainsi être validée par un neurologue exerçant à Besançon, et permettre l'administration de traitements adaptés dans les meilleurs délais. Des plaies régulièrement soignées par une infirmière sont examinées à distance par un dermatologue qui peut juger de la poursuite d'un protocole ou de la modification des soins à apporter. Par ailleurs, les réunions entre praticiens de différentes disciplines pour statuer sur le cas de patients atteints de cancer sont désormais possibles à distance, limitant déplacements et pertes de temps. Tous communiquent comme s'ils étaient assis autour d'une même table, et disposent des mêmes éléments de connaissance des dossiers. Utilisées en temps réel dans les cas d'urgence ou lors d'échanges asynchrones, les solutions informatiques de COVALIA s'inscrivent sans conteste à la pointe de l'innovation. Elles représentent un bel exemple de transfert de technologie du secteur public vers l'entreprise.