Université de Franche-Comté

Sensibiliser à la qualité de l’air par le jeu

Dans le jeu, une station virtuelle de mesure de la qualité de l’air s’élève au-dessus du territoire d’observation. Image CIAD

Parce que le jeu est un moyen formidable pour impliquer, parce que les innovations technologiques lui donnent un attrait supplémentaire, c’est par le biais de jeux de réalité virtuelle qu’une campagne de sensibilisation à la qualité de l’air va être lancée dans les prochains mois. Le projet se nomme LIFE V-aiR, il est piloté par Atmo Grand Est, partagé par d’autres associations régionales agréées pour la surveillance de la qualité de l’air du réseau Atmo, et mené en collaboration avec des partenaires académiques en France et en Europe1.

Le laboratoire CIAD, pour sa part, apporte son expertise en intelligence artificielle et en réalité virtuelle pour développer deux versions de jeux, chacune adaptée à son public mais servant la même ambition : un serious game à destination des décideurs et un escape game pour le grand public. Le premier placera les participants dans des situations simulées afin qu’ils opèrent des choix dans l’intérêt collectif, comme favoriser l’usage du vélo par des mesures incitatives ; le second invitera les joueurs à résoudre des énigmes et à accomplir une mission qui les amènera à réfléchir à leur comportement et à le modifier : c’est choisir soi-même d’opter pour le vélo, pour reprendre cet exemple.

Les deux approches sont complémentaires pour mobiliser l’ensemble de la communauté autour d’un enjeu environnemental de première importance. « L’immersion dans un univers fictif, mais réaliste, donne la possibilité de devenir acteur d’un scénario, de visualiser une situation, de se rendre compte de l’implication d’une décision ou d’une façon de faire. C’est beaucoup plus impactant que recevoir de l’information de façon passive », témoigne Franck Gechter, spécialiste en intelligence artificielle et réalité virtuelle au CIAD / UTBM, où il est le référent pour ce projet.

Image CIAD

Les jeux mettent en scène une station de mesure de la qualité de l’air s’élevant au-dessus d’un territoire, d’où les joueurs ont une vue parfaite sur cinq secteurs d’activité en prise directe avec la problématique : l’énergie, le résidentiel, les transports, l’industrie et l’agriculture, correspondant à autant de machines que les joueurs vont investir pour déclencher des actions. « Il est possible de traiter l’ensemble du sujet, ou de se concentrer sur l’une ou l’autre des activités, l’immersion se limitant au total à 10 ou 15 minutes », précise Franck Gechter. Les jeux sont construits sur la base d’informations fournies par les partenaires, en particulier les associations régionales agréées pour la surveillance de la qualité de l’air : ces données réelles établissent des diagnostics environnementaux ou sont modélisées pour l’élaboration de projections d’avenir. Les jeux se déclinent ainsi à chacun des territoires sur lesquels ils seront diffusés dans les collectivités et différents établissements d’enseignement : six régions françaises, dont outre-mer la Martinique, et les villes de Malaga en Espagne et de Braov en Roumanie.

Au total, 1 400 décideurs et 12 000 citoyens devraient avoir participé à l’aventure LIFE V-aiR à la clôture du projet en 2026. Des chercheurs de l’équipe RÉCITS (Recherche et étude sur le changement industriel, technologique et sociétal), née à l’UTBM et aujourd’hui intégrée à l’Institut FEMTO-ST, évaluera la portée de cette expérience innovante, dans une étude sociologique menée auprès de tous les joueurs.

 

1 Les associations Atmo Grand Est (pilote), Bourgogne – Franche-Comté, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine et Normandie, l’association Madininair en Martinique, l’organisation non gouvernementale roumaine ABMEE, l’université de Malaga (Espagne), l’université Bourgogne – Franche-Comté (laboratoire CIAD et équipe RÉCITS de l’Institut FEMTO-ST) sont les partenaires du projet LIFE V-aiR (2022-2026), dont le budget, s’élevant à 1,3 million d’euros, est cofinancé par le programme européen LIFE.
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