Partant d’expériences, d’assertions chiffrées et d’autant de questionnements, cet ouvrage semble guidé par le principe de non linéarité pour explorer en tout sens le monde de la science. Pertinence de l’image dans l’explication d’un concept scientifique, difficultés de gestion de la « recherche de masse » prévalant dans notre société, démonstration du caractère non démocratique de la science… c’est un foisonnement d’idées et d’opinions que propose dans cet essai François Bastien, professeur émérite de physique à FEMTO-ST.
L’auteur s’insurge notamment contre « le torrent de publications inutiles » alimentant la recherche : une production annuelle de 750 000 articles rend à son avis la consultation ingérable, même pour les scientifiques les plus volontaires. Pour y voir plus clair, il milite en faveur de l’édition de journaux de critiques, et suggère que les arbitres scientifiques annotent de remarques les textes qu’ils ont retenus.
François Bastien insiste par ailleurs sur la nécessité de faire connaître les limites de la science au public, un aspect fondamental mais trop souvent ignoré, avec par exemple la création d’un « Musée de la science inconnue » où des énigmes et des mystères qui lui sont propres pourraient côtoyer des questions à la frontière de la métaphysique. Des interrogations analysées et étayées d’exemples au fil de trois cents pages consacrées aux sciences dites dures.
