45 000 volontaires se sont engagés cet été au service des Jeux.
45 000 bénévoles souvent très au fait des règles relatives à l’organisation des pratiques et des compétitions sportives, et sans qui l’aventure n’aurait pas été possible.
Recrutée comme « équipier équipement sportif » sur les deux sites dédiés au cyclisme pendant la quinzaine olympique, Sandra Seyssel est l’une d’entre eux. Enseignante-chercheuse en droit du sport à l’université de Franche-Comté / laboratoire C3S, elle ajoute cette expérience à celles qui l’ont menée sur d’autres événements sportifs pour nourrir ses recherches.
Après les championnats, coupes du monde et de France en VTT, triathlon ou canoë-kayak, et les différents trails qu’elle a pu étudier, les Jeux olympiques s’ajoutent désormais à son palmarès.
Sandra Seyssel s’intéresse notamment à l’appropriation, par les différents acteurs impliqués, des règles de droit applicables à l’organisation des événements sportifs, et analyse en filigrane le management des bénévoles.
Dans le cadre des Jeux, la chercheuse pointe d’emblée la synonymie opérée entre les termes volontaire et bénévole, le Comité international olympique (CIO) ayant choisi d’utiliser le premier dans sa charte, bien que les éléments de définition qu’il en donne correspondent plutôt au second.
« En droit français, corrige Sandra Seyssel, le volontaire se place entre le salarié et le bénévole, c’est par exemple le cas des pompiers volontaires. C’est un statut encadré juridiquement, qui peut donner lieu à gratification ».
Aux Jeux olympiques, les volontaires sont bien en réalité des bénévoles, et c’est la frontière avec le salariat qui a pu être interrogée sur différents points : plannings de missions détaillés, pointage à l’arrivée et au départ des sites, consignes dont le non-respect est soumis à sanctions.
« Mais parce que ces mesures ont été prises pour des raisons de sécurité, elles ont été plutôt bien vécues par les bénévoles. »
Sandra Seyssel note par ailleurs que pour la première fois dans l’histoire des Jeux modernes, le respect de la parité hommes / femmes a été observé non seulement pour les participants, mais aussi lors du recrutement des volontaires.
Ce mouvement vient en résonance avec une loi de 2022 visant à démocratiser le sport, qui oblige les fédérations sportives à se mettre en conformité sur ce point au niveau de leurs instances dirigeantes.
« Que les acteurs du sport suivent les règles ou les adaptent, l’analyse des grands événements sportifs donne l’opportunité de regarder comment ces acteurs s’approprient le cadre juridique existant, et contribuent parfois à le faire évoluer. »
Et comme pour couronner l’alliance du droit et du sport, il était question que l’héritage de Paris 2024 soit consacré dans un texte de loi : ce souhait avait été émis avant même la tenue des Jeux, mais il reste pour l’instant à l’état de projet.