Pendant plus de trente ans, l’Observatoire de Besançon a mis entre parenthèses son activité de certification chronométrique, l’avènement du quartz et la crise horlogère l’ayant contraint à prendre de nouvelles directions. Il est prêt aujourd’hui à faire revivre un patrimoine et un héritage intacts, et un savoir-faire oscillant entre passion et excellence.
L’Observatoire remonte le temps et renoue avec la vocation horlogère à l’origine de sa création en 1878 ! C’est en effet sous la pression des horlogers comtois désireux de cautionner leurs fabrications par une mesure fiable qu’il a été fondé, développant dans le même temps des activités d’astronomie et de météorologie. Depuis la crise horlogère de 1970, ce savoir-faire traditionnel est mis en sommeil, seulement troublé par quelques demandes de certification épisodiques. Une période mise à profit par le domaine du temps-fréquence pour faire son chemin vers l’excellence et se doter d’une compétence scientifique mondialement reconnue. Le milliardième de seconde est désormais l’unité de mesure avec laquelle l’Observatoire jongle au quotidien, une précision requise pour l’étalonnage des horloges atomiques par exemple. La certification des chronomètres, si elle est exigeante, se place sur une tout autre échelle en termes d’exactitude, la norme tolérant un écart d’une demi-seconde entre la montre et l’horloge de référence au moment de la mesure.
En marge d’une mission scientifique internationale des plus pointues, l’activité de chronométrie se veut traditionnelle, voire artisanale. Si la rigueur et la fiabilité de la mesure demeurent incontestables, et si l’Observatoire de Besançon est toujours le seul organisme accrédité dans l’hexagone pour délivrer le bulletin de marche d’un chronomètre mécanique, le côté artisanal vaudra par le nombre de pièces certifiées chaque année, quelques centaines tout au plus, par les méthodes utilisées, et par la mise en valeur d’un patrimoine horloger indéfectiblement lié à la sensibilité et à la culture de toute une région.
Certifier qu’une montre mécanique est un chronomètre, c’est affirmer qu’elle possède toutes les qualités de précision et de fiabilité imposées par la norme internationale ISO 3159. Une telle montre peut simplement indiquer les heures, les minutes et les secondes, il n’est nul besoin de complications pour lui reconnaître cette appellation. Chronomètre, un terme à ne pas confondre avec… chronographe ! Les mesures effectuées par l’Observatoire se font non pas sur un mouvement, mais sur une montre terminée, qui ne subira donc plus de perturbations, et cette particularité participe de la démarche de qualité qui a toujours été la sienne. Les montres sont contrôlées individuellement, pendant seize jours consécutifs, dans cinq positions et à trois températures différentes. Le bulletin de marche est délivré au terme des épreuves, et le poinçon à tête de vipère de l’Observatoire peut marquer de sa prestigieuse légitimation une montre à la fiabilité irréprochable.
C’est à la demande de fabricants horlogers que l’Observatoire a décidé de remettre en mouvement son activité de chronométrie : l’histoire se répète !… Tout comme celle de la maison Leroy, qui fait un retour remarqué à Besançon en vue de relancer une marque au passé riche de quelque 250 ans, souligné par la création de la montre la plus compliquée du monde en 1900 et l’invention de la première montre à remontage automatique en 1920… Cette actualité a définitivement emporté l’enthousiasme et l’adhésion de l’Observatoire dans l’idée de participer à une nouvelle aventure horlogère locale. Selon François Meyer, directeur de son service chronométrique, « il se présente aujourd’hui un ensemble de conditions favorables à la renaissance d’un âge horloger à Besançon, il ne faut pas laisser passer cette chance… ».
Contact : François Meyer
OSU-THETA Franche-Comté
Observatoire de Besançon
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