En remportant le championnat du monde de sprint sur… 2 mm, le microrobot mis au point à l’Institut FEMTO-ST établit également un record du monde exceptionnel dans cette épreuve. Il vaut à ses concepteurs, comme à la région de Franche-Comté, une reconnaissance internationale accrue, et une fierté bien légitime !
Anchorage, Alaska, 05 mai 2010. Plus de mille participants assistent au plus grand congrès d’automatique et de robotique au monde (ICRA). Entre deux conférences, des concours s’organisent, non pour distraire le public, mais pour mesurer les compétences des uns et des autres en matière de microrobotique. Une équipe française est sur les rangs pour l’épreuve reine de sprint. Sur la ligne de départ, un microrobot à peine visible à l’œil nu démarre pour 2 mm de course. Une distance parcourue en 28,1 millièmes de seconde par « MagPieR », le spécimen mis au point à l’Institut FEMTO-ST de Besançon, en collaboration avec l’Institut ISIR de Paris. L’équipe française dame ainsi le pion à la prestigieuse université américaine Carnegie Mellon, détentrice du précédent record mondial avec 54 millièmes de seconde.
Plusieurs facteurs se conjuguent pour expliquer cet exploit, en tout premier lieu une qualité de mise en œuvre optimum. La facilité d’accès aux équipements de la salle blanche de la plate-forme MIMENTO a permis un passage de la conception à la fabrication dans les meilleures conditions possibles, et ce paramètre a été capital pour les performances et la fiabilité du robot. Son design, particulièrement adapté pour recevoir des impulsions extrêmement violentes au démarrage, est son second point fort. Les sources d’énergie enfin, jouent un rôle essentiel. « MagPieR » est un objet fonctionnalisé, c’est-à-dire dont les formes et matériaux ont été étudiés et fabriqués pour lui permettre d’être manipulé par des forces extérieures. Les gradients de champs magnétiques sont créés de chaque côté du terrain de jeu par quatre bobines dont le dimensionnement a été judicieusement étudié. Perpendiculairement, et c’est la touche finale imaginée par Alexandru Ivan, le « papa » de « MagPieR », un champ électrique casse l’adhérence entre le robot et le sol, un problème particulièrement important compte tenu des dimensions du robot.
Les spécialistes impliqués dans la mise au point du microrobot font partie du département AS2M de l’Institut FEMTO-ST, et plus précisément de l’équipe SAMMI — Systèmes automatisés de micromanipulation et de microassemblage —, à laquelle s’est joint, dans le cadre d’un projet européen, Alexandru Ivan, originaire de Roumanie. Tous entendent bien améliorer encore les performances du microrobot pour la prochaine compétition prévue l’an prochain lors du congrès ICRA à Shanghai.
Contact : Joël Agnus
Département AS2M – Automatique et systèmes micro-mécatroniques
Institut FEMTO-ST
Université de Franche-Comté / UTBM / ENSMM / CNRS
Tél. (0033/0) 3 81 40 28 10