BIOTIKA est une entreprise virtuelle de l'ISIFC — instrumentation et techniques biomédicales — de l'université de Franche-Comté, option microsystème. Pourtant, si elle n'est déclarée dans aucun registre de commerce, les onze étudiants qui la font vivre ont subi des entretiens d'embauche, pour être recrutés dans les quatre départements de l'entreprise (recherche et développement, achats / logistique, qualité, communication). Leur objectif est de développer des produits en instrumentation médicale. Du prototype taille réelle au business plan, en passant par un système qualité et le marquage CE… rien n'est laissé au hasard dans cette entreprise plus vraie que nature, qui sert de galop d'essai pour les élèves-ingénieurs. Ils découvrent ainsi, par l'exemple, le monde de l'entreprise.
• Et pour cause, les produits sur lesquels travaille BIOTIKA ne relèvent pas de la science fiction mais bien d'innovations tout à fait réalistes. Deux propositions ont émergé au cours des six années de fonctionnement de l'institut.
La première est un lit médicalisé à commande vocale. Des instructions préenregistrées permettent d'actionner les moteurs de commande correspondants. L'idée est de laisser de l'autonomie à certains patients immobilisés et de faciliter la tâche des personnels soignants. Ce lit a été sélectionné et présenté au concours Innovact à Reims.
La seconde est un endoscope souple automatisé. Actuellement, les endoscopes souples utilisés dans les salles d'opérations sont peu maniables : avec seulement deux degrés de latitude, contrôlables grâce à deux molettes, l'appareil est peu ergonomique, requiert les deux mains, et à cause de cela, nécessite pour son maniement une longue période d'apprentissage. BIOTIKA propose de remplacer cette poignée par un joystick. Son utilisation serait alors beaucoup plus intuitive, plus précise aussi, ce qui permettrait des temps d'intervention plus courts et des risques réduits de perforation ou d'irritation des parois.
• Cet endoscope est actuellement au stade du développement avec le concours du service d'endoscopie digestive du CHU de Besançon. Le prototype est en passe d'être réalisé. À terme, le département recherche et développement de BIOTIKA prévoit d'installer un système de retour de force grâce à des capteurs à la tête de l'endoscope. Le médecin serait ainsi prévenu lorsqu'il s'approche d'une paroi ou rencontre une résistance.
• Parce qu'elle répond à un besoin pressant des professionnels, cette innovation a séduit tant les médecins que les entreprises. Elle a d'ailleurs reçu le prix de l'aide à l'innovation OSÉO ANVAR. Une étude de marché complète est en cours. Et peut-être que cet endoscope révolutionnaire ne restera pas virtuel, mais sera commercialisé prochainement ?
Amandine Botella
BIOTIKA – ISIFC
Université de Franche-Comté
Tél. 03 81 66 66 90
biotika@isifc.fr
