Photo Jean-Pierre Verdier – Flickr
Le crowdfunding, ou financement participatif, est un moyen né avec l’essor d’internet de lever des fonds pour financer des projets d’entreprise. Dons, prêts avec ou sans intérêts, investissements en capital, en obligations ou contre royalties, les possibilités sont multiples pour s’adapter aux besoins des porteurs de projets comme aux souhaits des financeurs. Mises en œuvre par l’intermédiaire de plateformes spécialisées, les activités de crowdfunding sont soumises à une réglementation spécifique.
Le financement participatif concerne de nombreux domaines, la culture, l’art, l’innovation, le numérique, l’environnement… Les chercheurs du CRESE s’intéressent aux mécanismes intervenant dans le financement de projets agricoles, sur une zone s’étendant du Territoire de Belfort jusqu’au Jura, le long de la frontière avec la Suisse. « Nous avons récolté des données portant sur 77 projets financés par crowdfunding au cours des dernières années, explique Catherine Refait-Alexandre, professeure d’économie bancaire à l’université de Franche-Comté / CRESE. Notre objectif est d’établir un état des lieux, de mieux connaître les ressorts qui sous-tendent la démarche et de mettre les théories économiques traditionnelles à l’épreuve de ces nouvelles pratiques ». Et notamment les jeux coopératifs, qui étudient des situations, ou jeux, dans lesquels un gain global doit être réparti entre les individus, ou joueurs.
Quelles sont les interactions entre le financement participatif et le secteur bancaire classique ? Quelle est l’influence des liens, selon leur nature, entre les porteurs de projets ? Le nombre de financeurs influence-t-il la réussite de la levée de fonds ? La dynamique temporelle joue-t-elle un rôle important ?… L’enquête ne fait que commencer, nourrie des données disponibles sur les plateformes et d’entretiens qualitatifs menés auprès de certains des porteurs de projet identifiés.
« Le crowdfunding est la plupart du temps complémentaire au crédit. Il fonctionne bien pour les projets à vocation de transition agricole, comme le passage d’une ferme au bio, l’achat de panneaux photovoltaïques ou la mise en place de circuits courts de distribution. La proximité géographique favorise les liens entre porteurs de projet et contributeurs, qui par exemple peuvent visiter l’installation qu’ils participent à financer. » L’étude confirme l’influence du timing, et l’importance d’avoir de nombreux contributeurs au début de la levée de fonds.
Domaine en forte croissance, le financement participatif affiche une hausse d’activité de 25 % entre 2021 et 2022, une année record avec plus de 2,3 milliards d’euros de collecte enregistrés par les plateformes. L’agriculture représente 42 % des dons, 1 % des prêts, et 6 % de l’investissement en capital du secteur « économie » financé par crowdfunding.
