Depuis longtemps reconnus pour leur responsabilité dans le développement des maladies cardiovasculaires, les lipides jouent aussi un rôle dans celui des maladies inflammatoires et du cancer. Au centre de recherche Lipides, nutrition, cancer à l’université de Bourgogne, Laurent Lagrost était l’un des premiers à croire à ce qui n’était alors qu’une hypothèse. En 2011, il met en œuvre puis coordonne le projet LipSTIC, jusqu’en janvier 2017, en collaboration directe avec Philippe Saas, directeur du laboratoire bisontin Interactions hôte-greffon-tumeur & ingénierie cellulaire et génique. Aujourd’hui responsable de LipSTIC, Philippe Saas est secondé par Carmen Garrido, qui a succédé à Laurent Lagrost à la tête de l’équipe dijonnaise, et par Jérôme Labbé, chef de projet et collaborateur de la première heure. Pas moins de 300 personnes gravitent autour de LipSTIC, représentant une vingtaine d’équipes de recherche, non seulement en santé mais aussi en sciences humaines et sociales. Les CHU de Besançon et de Dijon sont également impliqués, et notamment leurs centres d’investigation clinique (CIC 14-31 et 14-32), pour le suivi de plusieurs cohortes de patients.
Les biotechs locales MED’INN’Pharma, Lymphobank, NVH Medicinal et Nexidia sont les partenaires industriels de ce projet doté par l’État, et qui continue à recevoir en parallèle un fort soutien financier de la part de la Région Bourgogne – Franche-Comté.
Les lipoprotéines transportent des composés lipidiques dans le sang : l’objectif de LipSTIC est d’utiliser ce vecteur à des fins de prévention, de diagnostic et de traitement. Les lipoprotéines acheminent par exemple du cholestérol vers les cellules cancéreuses, qui s’en nourrissent pour se multiplier : il devient envisageable de neutraliser le taux de cholestérol avant qu’il favorise la prolifération de tumeurs ; il devient également possible de transporter par cette voie les molécules utilisées en chimiothérapie au cœur des cellules cancéreuses, et d’elles seules.
LipSTIC inscrit à son actif le dépôt de 21 brevets, la publication de près de 270 articles scientifiques, la naissance de la start-up MED’INN’Pharma, la création de plus de 60 emplois, et l’ouverture d’un master international en anglais, LipTherapI. LipSTIC, c’est aussi une plateforme lipidomique de niveau international, coordonnée par Jean-Paul Pais de Barros, autour de laquelle se développent des interactions avec les universités les plus prestigieuses et des entreprises. C’est aussi l’organisation de colloques et l’animation de réseaux scientifiques d’envergure internationale, et des actions de communication auprès du grand public.
Stimulée par des projets novateurs en recherche comme en formation, par un soutien prorogé par les institutions, et par la motivation et l’implication de ceux qui la font vivre au quotidien, l’aventure LipSTIC va se poursuivre selon un scénario renouvelé, de 2020 à 2024.