Conflits et oppositions, mais aussi contacts et solidarités sont autant d’expériences de la différence religieuse à l’époque moderne, depuis la période de la Réforme jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Longtemps, les Églises et les acteurs politiques ont seuls apporté leurs vues sur les conflits religieux et leur violence. Il faut attendre les années 1990 pour qu’un mouvement historiographique éclaire d’un regard nouveau, laïc et œcuménique, l’expérience de la diversité religieuse, et bouscule les analyses véhiculées par les Églises.
Le colloque proposé par l’université de Neuchâtel va plus loin encore, en explorant toutes les formes d’expériences liées à la différence religieuse.
Au-delà des confessions, des contacts existaient entre les différents acteurs, des hérétiques jusqu’aux papistes. Pourquoi et comment les liens se sont-ils créés ? Des solidarités ont-elles pu atténuer les conflits ? Au quotidien, comment se concrétisaient les frontières entre une orthodoxie affirmée et des confessions émergentes ? Quels moyens les autorités mettaient-elles en œuvre pour défendre ces barrières, si elles se trouvaient menacées à l’occasion de mariages mixtes ou de conversions ? Enfin, quelles règles de coexistence prévalaient-elles au quotidien entre les communautés abritant différentes confessions ? Autant de questions révélatrices du très large spectre abordé lors du colloque organisé en octobre prochain.
