Le pacte pour la recherche, qui s’est concrétisé par la loi de programme du 18 avril 2006 pour la recherche, prévoit un réaménagement de l’organisation territoriale de l’enseignement supérieur et de la recherche, en incitant à la création de PRES — pôle de recherche et d’enseignement supérieur. Ce dispositif a pour but de fédérer et de mutualiser certaines compétences et ressources entre les universités et les organismes de recherche publique et/ou privée au sein d’un territoire.
Voilà qui est chose faite en Bourgogne – Franche-Comté, où les deux universités de plein exercice sur le territoire viennent de signer la constitution d’un PRES. La formule adoptée est celle d’une convention engageant les deux établissements à se développer de manière concertée et complémentaire.
Les enjeux sont d’ordre géopolitique et se dessinent à l’échelle européenne. La Franche-Comté et la Bourgogne se situent à proximité de la fameuse « banane bleue », cette zone géographique qui s’étend de Londres à Turin, caractérisée par des bassins d’emploi à haute et moyenne haute technologies. Elles n’y sont pour autant pas intégrées.
La constitution d’un PRES « Bourgogne – Franche-Comté universités », en créant un ensemble fort de 50 000 étudiants, dont les formations (qui pourront être cohabilitées) seront adossées à des équipes de recherche complémentaires (2 500 enseignants-chercheurs, 1 800 doctorants), permet de s’insérer dans cette dynamique. Il permettra, en outre, de renforcer les liens avec Bâle, Neuchâtel, Fribourg, Lausanne dans le cadre du réseau métropolitain Rhin-Rhône. Cette perspective se dessine d’autant mieux que les grands équilibres interrégionaux vont se trouver profondément modifiés par l’arrivée de la ligne ferroviaire à grande vitesse Rhin – Rhône.