Érigée en 1810 pour célébrer la victoire de Napoléon à Austerlitz, abattue en 1871 lors de la Commune de Paris, reconstruite en 1873, la colonne Vendôme trône désormais fièrement au centre de la célèbre place parisienne dont elle a emprunté le nom.
Si elle n’a plus subi de mésaventure politique depuis cette date, elle n’a fait l’objet d’aucune restauration non plus. Il était temps de songer à protéger des attaques du temps les plaques de bronze qui constituent son fût… Une mission confiée pour partie à l’équipe d’Édith Joseph qui, à Neuchâtel, un pied dans le laboratoire de microbiologie de l’université et un autre dans le domaine Conservation-restauration de la Haute Ecole Arc, a mis au point un traitement de surface naturel à base de moisissures, les biopatines (cf. en direct n° 253 de mai – juin 2014).
Si les termes moisissures et rénovation semblent en contradiction, il n’en reste pas moins que les biopatines, se débarrassant sans complexe du cliché, ont fait la preuve de leur efficacité sur de nombreuses statues à travers la Suisse. « Les moisissures qu’elles renferment ont la faculté de former des composés stables à la surface d’alliages cuivreux corrodés », explique Édith Joseph. Et de rendre au métal, non pas son apparence originelle, mais une teinte verte caractéristique des vieux cuivres, de façon homogène et durable.
Une victoire sur le temps que les biopatines savent pouvoir remporter, et un test de quelques mètres carrés pour convaincre Paris !