Université de Franche-Comté

« Le travail au noir, pourquoi on y entre, comment on en sort »

Sauvegarder sa dignité après des périodes longues et souvent douloureuses de chômage, conserver sa place et défendre ses compétences sur le marché du travail, arrondir des fins de mois parfois difficiles même avec un emploi officiel à temps plein… le travail au noir trouve ses principales justifications dans la précarité financière et sociale de ceux qui y ont recours, bien avant la fraude, alors même qu’ils disposent de toutes les autorisations légales d’exercer une activité lucrative (ce qui exclut les situations liées aux sans-papiers, clandestins ou requérants d’asile).

 

Ces conclusions sont celles de l’enquête menée en Suisse par une équipe de sociologues de l’université de Neuchâtel, Jérôme Heim, Patrick Ischer et François Hainard, et font l’objet de l’ouvrage Le travail au noir, pourquoi on y entre, comment on en sort paru aux éditions L’Harmattan. Le phénomène touche non seulement les secteurs de l’hôtellerie-restauration ou du bâtiment, mais se rencontre aussi à des endroits moins attendus, de la prestation artistique au dépannage informatique en passant par la traduction littéraire.

 

Soutenue par le Fonds national de la recherche scientifique, l’étude est publiée tout juste quatre ans après le vote d’une loi visant à endiguer la progression de l’économie souterraine en Suisse. Car si le travail au noir, selon les spécialistes, a toujours existé, il prend des proportions inquiétantes pour les autorités politiques, soucieuses de réajuster dans le bon sens la perception des recettes fiscales et des assurances sociales.

 

 

Contact : François Hainard

Institut de sociologie

Université de Neuchâtel

Tél. (0041/0) 32 718 14 25

 

 

 

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