La figure paradoxale d’une pensée qui se refuse à elle-même la priorité et reconnaît dans l’action le phénomène originaire dont elle provient et qu’elle se destine à servir est aussi ancienne que la philosophie elle-même. Elle s’enracine dans l’idée que la connaissance constitue surtout la voie du salut pour l’âme, dans la subordination du savoir à la sagesse. Cependant, au sein de la philosophie contemporaine, l’effacement de cet arrière-plan d’origine religieuse a libéré des espaces pour une réflexion pluraliste sur les façons dont la raison et l’esprit peuvent continuer à se comprendre à partir ou en fonction de l’action. Qu’il s’agisse de maintenir la perspective d’une philosophie émancipatrice et engagée, de penser le lien entre science et pratique, de retrouver les logiques archaïques de notre appartenance incarnée au monde et du mouvement corporel, ou encore de ressaisir le sens premier de l’acte de langage comme intervention et innovation, le thème de la primauté de l’action s’est trouvée explorée de façon créatrice.
• L’objet de ce colloque est de faire le point sur ses usages dans la philosophie contemporaine. Quatre champs seront privilégiés : les sciences humaines, la phénoménologie, le marxisme et la philosophie analytique.
• Ces deux journées, qui se dérouleront à l’UFR Lettres, s’inscrivent dans le cadre du laboratoire de Recherches philosophiques sur les logiques de l’agir, rattaché à la section de philosophie de l’université.
Stéphane Haber
UFR Lettres et sciences humaines
Université de Franche-Comté
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