Université de Franche-Comté

Le football, de divisions en équipes

12 juin 2014, les regards des supporters de la planète entière vont converger vers le Brazuca, le ballon officiel de la prochaine Coupe du monde de football, organisée sur son terrain le plus populaire : le Brésil.

Mais si la FIFA, la Fédération internationale, doit à la Coupe du monde de remplir ses caisses, son homologue européenne, la puissante UEFA, sort gagnante au jeu des comparaisons grâce entre autres à l’organisation de la Champions League et du Championnat d’Europe des nations ou « Euro », tout aussi lucratifs que leur aînée, et de championnats dont les médias du monde entier se disputent la retransmission.

Cela fait tout juste soixante ans que l’Europe du football s’est matérialisée avec la création de l’UEFA. À l’université de Franche-Comté, l’historien Paul Dietschy suit les étapes de sa construction, menée en parallèle à celle de l’Union. Une recherche du programme FREE (Football Research in an Enlarged Europe), impliquant neuf universités européennes dans la découverte d’une épopée passionnante. « L’idée d’une Europe du football germe dès les années 1920, alors que les traditions nationalistes sont encore très fortes », explique Paul Dietschy. Mais c’est au cours des années 1950 que les nations, oubliant leurs dissensions, parviennent à se rapprocher, en même temps que le football se professionnalise. En France, aux Pays-Bas, en Belgique ou dans les Balkans, les volontés sont les mêmes de faire émerger ce sport à l’échelle européenne, et c’est à cette époque que naissent les grandes compétitions continentales.

Tout savoir sur la Coupe du monde !

Il a lui aussi une vocation planétaire : le Centre international d’étude du sport (CIES), basé à Neuchâtel, développe des compétences autour d’activités de recherche, de formation et de conseil, qu’il met au service de l’ensemble de la communauté sportive, sur tous les continents. Le CIES est né en 1995 d’un partenariat entre la FIFA, l’université de Neuchâtel, la ville et le canton de Neuchâtel. De l’état des lieux qu’il dresse du sport dans la société d’aujourd’hui aux solutions de management qu’il propose pour aider à sa pratique, le CIES s’intéresse à toutes les disciplines.

Son observatoire du football, créé, lui, en 2005, publie deux rapports annuels exclusivement dédiés au ballon rond, et élabore des statistiques sur les championnats, les équipes et les joueurs. Origine des recrutements, nombre de saisons effectuées dans un club, pourcentage de joueurs d’une équipe ayant fait l’objet d’une sélection nationale, âge moyen du capitaine et de son équipe… le monde du football est passé au crible pour établir ses performances sportives, dégager ses tendances géographiques, et considérer ses aspects économiques.

Des éléments de connaissance inédits et de grande précision pour regarder le football autrement, régulièrement mis à jour et disponibles sur www.football-observatory.com. Le site du CIES : www.cies.ch

 

Les Britanniques sont d’abord à part. Champions incontestés du football depuis l’entre-deux guerres, ils s’enferment dans le « splendide isolement » caractéristique de leur politique étrangère. Mais leur influence est indiscutable. « Le football que nous connaissons aujourd’hui est le Football Association qui, dès 1863, institue des règles communes au jeu sur tout le territoire britannique. » Ce code aux lois restreintes prend très vite un caractère universel. Le respect dû à l’arbitre et le fair-play demandé aux joueurs comptent aussi dans cet héritage !

Dessin paru dans l'hebdomadaire Football en juin 1934

Dessin paru dans l’hebdomadaire Football en juin 1934,
et qui veut caractériser le style anglais, les différents
ballons figurant les autres styles nationaux

Le football britannique perd peu à peu son aura, le hooliganisme entache son histoire, et aujourd’hui les équipes nationales d’outre-Manche sont rentrées dans le rang européen…

Loin de l’Europe, le Brésil achève ses derniers préparatifs, sur fond de contestation sociale. En 2013 de violentes manifestations éclataient pour protester contre la construction de stades quand la population souffre du manque d’accès à la santé et à l’éducation. « Au Brésil le football devient plus cher. Le prix des billets augmente, encourageant un public de consommateurs plutôt que de supporters, ce qui signe la fin des stades de 200 000 places où tout le monde pouvait aller », analyse Paul Dietschy. La popularité troquée contre la sécurité.

Les éditions Perrin rééditent une version actualisée de l’Histoire du football de Paul Dietschy publiée en 2010.
La sortie du livre, en format poche, est prévue le 28 mai 2014.

Contact : Paul Dietschy 

Laboratoire des sciences historiques 

Université de Franche-Comté
Tél. (0033/0) 3 81 66 62 92 

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