Université de Franche-Comté

La recherche en criminologie démarre en flèche à Neuchâtel

Officiellement créé voilà tout juste un an à l’université de Neuchâtel, le Centre romand de recherche en criminologie démarre pleinement son activité avec cette nouvelle année. Il vient de recevoir 350 000 CHF de la part du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS) pour réaliser deux études d’envergure. Des débuts prometteurs qui réjouissent André Kuhn, juriste et criminologue à l’origine de la création du centre, encouragé dans sa démarche par ses collègues des universités de Lausanne, de Genève et de Franche-Comté, avec lesquelles sont envisagées de futures collaborations. « Ces soutiens sont très motivants, et l’apport financier du FNS a été décisif pour l’engagement de chercheurs. »

L’équipe, bientôt constituée de six experts en droit, psychologie, statistiques, sociologie, avec la criminologie pour compétence associée, travaillera selon des approches qualitative et quantitative complémentaires. Des mots-clés comme déviance, crime, victimisation, sanction, prévention… sont nombreux à guider son action, et renvoient à autant de questions sur la criminalité que le centre souhaite étudier, comme dans ces deux projets soutenus par le FNS.

Les sanctions prononcées par les juges manquent-elles de sévérité ? L’opinion publique, informée par les médias, a tendance à répondre par l’affirmative. Mais si l’on demande aux citoyens de juger une affaire à partir des mêmes éléments d’enquête que les hommes de loi, on s’aperçoit qu’ils seraient moins sévères que les juges. Un paradoxe que révèlent deux volets d’étude de façon tellement inattendue qu’il appelle à une troisième enquête auprès des mille sept cents juges suisses et près de deux mille individus pour confirmer ou infirmer ce constat, sur la base d’une méthode comparative et d’études de cas identiques.

« Nous aurons une vision d’ensemble sur quinze ans et nous verrons si les changements de mentalité observés au fil du temps ont une influence sur les sanctions proposées par le public », explique André Kuhn. Rendez-vous dans dix-huit mois pour les conclusions ultimes, tout comme pour cette interrogation partant de l’adoption, en Suisse, d’un nouveau code de procédure pénale. Désormais et comme dans d’autres pays, l’instruction d’un dossier est réalisée par un procureur qui, une fois son enquête terminée, devra requérir à charge. Le fonctionnement de la justice en sera-t-il différent ? Les peines prononcées plus dures ? Mettre des modes de pensée de juges d’instruction de l’ancien système et des procureurs du nouveau en confrontation devrait permettre de déterminer si des biais cognitifs viennent influencer la perception des procureurs et, par ricochet, modifier la manière d’instruire une affaire pénale.

Contact : André Kuhn
Centre romand de recherche en criminologie
Université de Neuchâtel 

Tél. (0041/0) 32 718 13 23
http://www2.unine.ch/crrc

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