Université de Franche-Comté

La phytothérapie au secours de l’hypertension ?

Utilisées de façon ancestrale pour leurs propriétés curatives, les plantes font l'objet d'études scientifiques très pointues à Besançon, en particulier dans une optique de traitement de l'hypertension artérielle, l'un des fléaux de l'époque moderne. Cette recherche s'illustre par une coopération originale entre la France, la Chine et la Thaïlande, avec pour base de travail la médecine traditionnelle ouïgoure.

 

 

Certaines plantes sont traditionnellement utilisées contre l'hypertension et synthétisent des molécules aux propriétés vasodilatatrices puissantes. Il n'est pas exclu que ces molécules puissent également moduler l'activité de l'arginase, nouvelle cible potentielle pour le traitement de l'hypertension artérielle. Mettre en évidence ces composés et les caractériser au mieux constituent l'objectif de travaux de recherches menés au sein de l'équipe d'accueil EA 4267 de l'université de Franche- Comté : le groupe Dysfonction endothéliale, qui travaille sur l'hypertension artérielle et son traitement, et le groupe Substances naturelles développent en effet des recherches transversales permettant de valoriser les plantes douées d'activité thérapeutique.

 

La valorisation de ces compétences a permis à l'EA 4267, dédiée aux Sciences séparatives, biologiques et pharmaceutiques, de répondre, en 2008, à un appel d'offres du ministère des Affaires étrangères, intitulé BioAsie, en proposant le projet PLANTASAFE (ASian PLANT-derived drugs and hepatic SAFEty : studies to improve research transfer to applications in patients). Le financement obtenu est destiné à favoriser les échanges entre les scientifiques de trois universités : l'université de Franche-Comté, l'université médicale du Xinjiang à Urumqi, province du Xinjiang en Chine, et l'université Naresuan de Phitsanulok en Thaïlande, avec lesquelles se tissent des relations de partenariat, dans d'autres domaines, depuis de nombreuses années. Ce projet est également soutenu par la Région Franche-Comté par le biais du financement de la thèse de doctorat d'un étudiant. 

 

 

Trouver la preuve de l'efficacité des plantes

Décortiquer scientifiquement les méthodes traditionnelles de soin par les plantes dans ces pays, en vue d'une optimisation de leur utilisation, constitue l'objectif du contrat et rejoint dans son essence le travail de l'équipe bisontine. C'est une piste nouvelle à l'heure où la montée en puissance de l'obésité, du diabète et de l'hypertension artérielle, importants facteurs de risques cardio-vasculaires, s'observe partout dans le monde, y compris dans les pays dits émergents.

 

La médecine traditionnelle des Ouïgours est au centre de la recherche. Cette ethnie musulmane, constituant la population principale du Xinjiang, province de l'Ouest de la Chine, a développé au cours des siècles sa propre pharmacopée, reposant sur la richesse de la biodiversité botanique de cette région. L'un des professeurs chinois de l'université d'Urumqi, appartenant à l'ethnie ouïgoure, a soumis à l'équipe française une liste de plantes. Après recoupements avec des bases de données bibliographiques, certaines espèces ont été retenues pour se prêter à la recherche. 

 

 

Ziziphora bungeana (famille des Lamiaceae), plante utilisée en médecine traditionnelle ouÏgoure 

 

Ziziphora bungeana (famille des Lamiaceae), plante utilisée en médecine traditionnelle ouïgoure

 

 

La pharmacopée ouïgoure mise à la mode occidentale

Utilisées de manière empirique, ces plantes, sur lesquelles repose la médecine ouïgoure, sont soumises à l'éclairage scientifique du programme PLANTASAFE pour être validées. Car on ne saurait manipuler la phytothérapie à la légère. Études de leurs propriétés, de leur toxicité hépatique, interactions potentielles avec les médicaments allopathiques, mode d'administration… les plantes sont disséquées jusqu'à la moindre de leurs molécules pour pouvoir gagner leurs lettres de noblesse pharmacologiques. Un espoir pour leur utilisation dans la mise au point de thérapies, tant dans nos pays que dans leur pays d'origine ; là où les traitements chimiques sont parfois hors de portée, et surtout où la médecine traditionnelle fait partie intégrante de la culture des populations. 

 

 

Contact : Céline Demougeot

Pôle Dysfonction endothéliale – Sciences séparatives, biologiques et pharmaceutiques (EA 4267)

Université de Franche-Comté

Tél. (0033/0) 3 81 66 56 68

 

 

Corinne Girard

Pôle Substances naturelles – Sciences séparatives, biologiques et pharmaceutiques (EA 4267)

Université de Franche-Comté 

Tél. (0033/0) 3 81 66 55 59

 

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