Chercheur au département AS2M de l’Institut FEMTO-ST, Michaël Gauthier est lauréat d’une médaille de bronze 2011 pour ses travaux de micromanipulation robotique en milieu liquide.
50 μm, c’est la taille du plus petit point noir que l’œil humain peut distinguer sur une feuille blanche avant de recourir au microscope. C’est à cette incroyable dimension que Michaël Gauthier et son équipe ont mis au point des instruments robotiques capables de saisir, déplacer et positionner des objets de proportions équivalentes.
La plupart des composants élémentaires de la vie se situent entre 1 et 100 μm, une échelle quasi inaccessible à des objets que l’homme ne fabrique pas faute de savoir les manipuler. Pour y parvenir, le chercheur décide d’imiter la nature et de travailler sur des objets tests en milieu liquide, à l’instar des cellules biologiques. Ce point de départ fonde l’originalité tout comme la réussite de la démarche.
Initiée en 2004, la recherche aboutit début 2011 à la création de PERCIPIO ROBOTICS. La start-up, née de FEMTO-ST, répond aux attentes de différents marchés et laisse augurer de belles perspectives de développement. « Cet équilibre entre recherche de haut niveau et retour sociétal participe pleinement de notre mission de service public », souligne Michaël Gauthier.
Cette double reconnaissance est couronnée par une prestigieuse médaille de bronze du CNRS au titre de l’année 2011, remise au cours d’une cérémonie officielle le 11 mai 2012 à l’ENSMM.
Pas de problème de poids dans les micromondes
Dans les micromondes, la contrainte de poids habituellement rencontrée en robotique disparaît, mais elle est remplacée par des effets surfaciques, que le travail en milieu liquide permet de mieux maîtriser.
La méthode représente un pari technologique et l’audace des chercheurs s’avère payante. Elle a su tirer parti des savoir-faire de FEMTO-ST comme de la pluridisciplinarité de l’université de Franche-Comté, s’adjoignant les compétences de l’Institut UTINAM en matière de traitement de surface, bénéficiant des salles blanches de la centrale MIMENTO pour mener à bien expériences et fabrication de prototypes. « Grâce à ces atouts indéniables, nous sommes les seuls au monde aujourd’hui à mêler microfabrication, robotique et chimie des surfaces pour réaliser du microassemblage en milieu liquide. » L’instrumentation scientifique l’utilise déjà, les microtechniques s’en emparent peu à peu, et les applications biologiques s’annoncent un objectif à atteindre dans les prochaines années. Miniaturiser encore les performances en passant la limite du nanomètre est par ailleurs un enjeu scientifique d’avenir, que servira la plateforme Robotex récemment acquise au titre des équipements d’Excellence accordés par l’État.
Or, argent ou bronze, la couleur de la médaille CNRS n’est pas affaire de classement au sein d’une même catégorie, mais correspond à différentes distinctions jalonnant les parcours des chercheurs. La médaille d’or salue l’ensemble d’une carrière scientifique quand l’argent distingue des chercheurs confirmés pour des travaux reconnus sur le plan national et international. Le bronze, selon la formule consacrée, « récompense le premier travail d’un chercheur qui fait de lui un spécialiste de talent dans son domaine. »
Michaël Gauthier est l’un des quatre lauréats de l’Institut des sciences de l’ingénierie et des systèmes (INSIS) du CNRS en 2011. Mais FEMTO-ST ne s’endort pas sur de si beaux lauriers ! Une médaille de bronze 2012 vient en effet d’être décernée à Sarah Benchabane, chercheuse au département MN2S de l’Institut. Un doublé exceptionnel, et une autre aventure scientifique à suivre prochainement…
Contact : Michaël Gauthier
Département AS2M — Automatique et systèmes micro-mécatroniques
Institut FEMTO-ST
Université de Franche-Comté / ENSMM / UTBM / CNRS
Tél. (0033/0) 3 81 40 27 90
