Université de Franche-Comté

La confiance en entreprise,
bénéfice collatéral et inattendu de la crise

On le sait, la crise sanitaire ne manque pas de secouer les entreprises en termes d’activité, de résultat ou d’organisation. C’est sur ce dernier point que s’attarde une enquête (1) menée auprès de PME de Suisse romande par l’Institut de management à l’université de Neuchâtel et le cabinet de conseil HR Bench. C’est principalement dans les ressources humaines et l’accélération de la digitalisation de leur structure que les répondants identifient les ressorts prioritaires pour réussir à faire face à la crise actuelle, et de manière générale aux perturbations que leur entreprise peut être amenée à subir. L’enquête révèle également une amélioration du climat de confiance dans l’entreprise pendant la crise sanitaire, un résultat contre-intuitif et positif, et un paramètre important sur lequel adosser la nouvelle culture organisationnelle souhaitée.

Photo 1150199 / Pixabay

Concernant les indicateurs factuels, les chiffres sont éloquents. Selon le Seco, le secrétariat à l’économie, « en Suisse, au plus fort de la crise, le chômage partiel a concerné plus de 130 000 entreprises et plus d’un million d’employés, soit environ un cinquième de la population active ». Lors de l’enquête, près d’un tiers (31,8 %) des organisations interrogées ont mentionné une interruption de leur activité. 68 % prévoient une baisse de leur chiffre d’affaires de 29 % en moyenne par rapport à 2019, et de 48 % de leur bénéfice, des projections cependant très contrastées selon les activités, le secteur de l’hôtellerie, de la restauration, du tourisme et de l’événementiel s’avérant le plus durement touché. Si les perspectives d’emploi apparaissent sombres, il est à noter que deux tiers des organisations ne prévoient pas de licenciements.

Au-delà des éléments factuels, la perception du climat à l’intérieur de l’entreprise est l’une des données importantes de l’étude. La confiance règne, elle augmente même grâce à la crise : de 29,4 % entre salariés, de 35,5 % de la hiérarchie à l’égard du personnel et de 31,3 % du personnel à l’égard de la hiérarchie. « Cette amélioration est probablement due à la résilience et à l’agilité du management et du personnel, que les répondants ont jugées favorablement à plus de 85 % ! », analyse Claudia Jonczyk-Sédès, enseignante-chercheuse en management stratégique à l’université. Les capacités d’adaptation de l’ensemble des collaborateurs devant la crise incitent 75 % des entreprises à vouloir consulter le personnel pour l’associer à la dynamique de reprise.

Dans ce contexte, et c’est une nouveauté, la créativité apparaît comme un maître-mot des compétences attendues dans l’entreprise, suivie par le jugement, la flexibilité mentale et la capacité à gérer des situations complexes. Ces qualités apparaissent indispensables à l’émergence d’une nouvelle façon de concevoir l’organisation de l’entreprise, qui doit accéder à la digitalisation plus rapidement, y compris culturellement, pour être en mesure de répondre aux défis actuels.

 

(1) L’enquête Défis de la relance économique a été menée à l’issue du confinement auprès de deux publics cibles : d’une part les dirigeants et cadres, d’autre part les responsables RH, avec un retour des salariés. Elle a reçu la participation respectivement de 369 et de 211 entreprises de Suisse romande, dans 10 secteurs d’activité ; elle a été réalisée pour la première partie en collaboration avec les chambres de commerce romandes, pour la seconde avec les associations RH romandes. Ses résultats, rendus publics fin octobre, sont accessibles sur www.hrbench.ch/fr/hr-bench-publications.
Contact(s) :
Institut de management Université de Neuchâtel
Claudia Jonczyk-Sédès
Philippe Lamb
Oussama Darouichi
Tél. +41 (0)32 718 14 70 / 14 60

HR Bench
Daniel Cerf
Tél: +41 (0)22 534 94 50
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