« Le monde d’après », c’est celui qui était appelé à émerger après le confinement et l’alerte que signifiait la COVID-19 pour nos sociétés. Si trois ans après le début de la pandémie, rien n’a vraiment changé, certaines initiatives individuelles ou collectives donnent du sens à cette expression et montrent que d’autres voies sont possibles pour vivre avec plus de mesure et de solidarité.
Ces initiatives ne sont pas forcément nées en réaction avec la COVID, mais elles rendent compte de prises de conscience et de volontés qui font pleinement écho au bouleversement qu’il a représenté. Elles témoignent d’une forme d’engagement politique de terrain et de proximité, quand les discours et les systèmes traditionnels peinent à convaincre.
Des étudiantes de première année de sociologie ont interrogé certaines de ces démarches menées localement, dans une étude réalisée sous la direction de Bruno Laffort, enseignant-chercheur dans cette discipline au Centre de recherches interdisciplinaires et transculturelles (CRIT) / université de Franche-Comté. Les enquêtes et entretiens que les étudiantes ont conduits à Besançon et à Pontarlier rendent compte de leurs résultats dans Penser le monde d’après, un livre instructif et facile d’accès, introduit par un exposé sur les concepts de l’engagement et sur le contexte sociologique signé par Bruno Laffort.
Les études de terrain portent sur différents aspects de la vie en société, illustrés par autant d’engagements citoyens permettant d’en renouveler la vision : la mobilité, avec l’expérience Vélocampus donnant un nouvel élan aux déplacements en ville ; la migration, à travers l’accueil de jeunes immigrés en situation précaire ; l’éducation, dont la méthode Montessori renouvelle la philosophie ; l’économie, pour laquelle l’usage d’une monnaie locale telle que la Pive veut s’opposer aux excès du capitalisme et à l’opacité du monde de la finance ; la consommation enfin, avec des recettes pour vivre de manière autosuffisante sans pour autant se couper du monde… Ces expériences menées sur le territoire comtois n’ont qu’une valeur d’exemple et l’ouvrage ne prétend aucunement à l’exhaustivité ; néanmoins, en les mettant en lumière, c’est tout un reflet de la société et de ses évolutions qu’il donne à lire…