Université de Franche-Comté

Hologramme micro-usiné

Procédé proche de la photographie intéressant à la fois l’art et la science, l’holographie se décline aussi en version numérique, pour laquelle l’idée de produire l’image 3D par des procédés de fabrication relevant de la microélectronique et des technologies MEMS est un point fort de l’Institut FEMTO-ST. Elle vaut à Christophe Gorecki, directeur de recherche au CNRS, le prix de la Société européenne d’optique 2012.

 

 

En holographie la restitution d’un objet 3D se fait par l’enregistrement de la phase et de l’amplitude de l’onde diffractée par cet objet sur une plaque photographique de très haute résolution. Des franges d’interférences sont obtenues en combinant une onde de référence, émise par une source de lumière cohérente, et l’onde réfléchie par l’objet. Découverte en 1948 par Denis Gabor, l’holographie connaît une amélioration notable dans les années 1960 avec l’avènement du laser, capable de donner une profondeur de plusieurs dizaines de centimètres à l’image lors de sa restitution.

 

 

Reconstruction d'un hologramme de Lohmann

 

Reconstruction d'un hologramme de Lohmann

 

 

Alors très prisée par le domaine artistique, l’holographie est aussi utilisée pour la science, comme en mécanique où elle permet par exemple de visualiser les contraintes exercées sur une pièce ou un écoulement.

 

L’holographie numérique voit le jour dans les années 1980, grâce au progrès des ordinateurs permettant le codage de l’objet en termes de phase et d’amplitude, et l’enregistrement de l’hologramme sur une caméra numérique. Si la résolution est ici un peu plus faible, elle convient parfaitement aux applications industrielles dédiées à la protection et à la sécurité de documents comme les cartes de crédit ou les billets de banque.

 

Une image 3D codée par moulage silicium

Utiliser des procédés de fabrication issus de la microélectronique est une technique novatrice permettant de produire des hologrammes à très bas coût. À l’Institut FEMTO-ST, Christophe Gorecki et son groupe ont fait la démonstration de la faisabilité et de l’intérêt du procédé, à l’issue d’une collaboration menée avec des chercheurs de l’université Miguel Hernandez d’Elche. C’est donc en Espagne qu’ont été développés les aspects logiciels, quand la technologie de fabrication restait l’apanage de la terre comtoise.

 

Ainsi, un usinage sur silicium à partir d’un masque réalisé en lithographie a donné naissance à un hologramme. Une réalisation collective sur des substrats 4’’, avec une résolution de pixels élémentaire de l’hologramme de l’ordre de 6 à 8 μm, mise en œuvre dans les salles blanches de la plateforme MIMENTO à Besançon, dans la plus pure tradition microélectronique. « Le transfert du motif binaire est obtenu par la gravure humide d’une couche d’oxyde thermique déposée sur un substrat de silicium. On obtient ainsi soit un hologramme « master » en réflexion, soit un hologramme par transmission en répliquant ce « master » sur un support transparent », explique Christophe Gorecki.

 

Si le domaine extrêmement contrôlé de la protection et de la sécurité laisse supposer qu’il lui serait difficile d’adopter une nouvelle technique de fabrication, le principe est convaincant. En témoigne le succès de l’article scientifique publié à la suite de ces travaux, qui vaut à ses auteurs le prix 2012 de la Société européenne d’optique.

 

 

Motif d'un hologramme de Lohmann

 

Motif d'un hologramme de Lohmann

 

 

Contact : Christophe Gorecki

Département MN2S

Institut FEMTO-ST

Université de Franche-Comté / ENSMM / UTBM / CNRS

Tél. (0033/0) 3 81 66 66 07

 

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