Université de Franche-Comté

Grippe A et conséquences psychologiques

Regagner la confiance de la population, telle est la conclusion qui s’impose de l’étude menée par l’équipe d’Adrian Bangerter, enseignant à l’Institut de psychologie du travail et des organisations de l’université de Neuchâtel, après la hantise collective générée par l’apparition de la grippe A et l’ampleur des directives sanitaires qu’elle a suscitée au cours de l’hiver 2009.

 

Selon les personnes interrogées en Suisse, les médias et les autorités portent la responsabilité d’une démesure dans la communication au sujet de cette épidémie potentielle, faisant craindre de ne plus être entendus en cas de nouvelle crise. Le discrédit jeté sur ces informations favorise en outre les interprétations populaires. Certaines reproduisent un schéma bien connu, stigmatisant un groupe d’individus jugé coupable. Ainsi, la méfiance pourrait aujourd’hui se porter sur les étrangers ou les demandeurs d’asile, de la même façon qu’on attribuait au Moyen Âge la responsabilité de la peste noire aux Juifs, ou plus proche de nous, celle du SIDA aux Africains et aux homosexuels. D’autres, sous prétexte de manque de renseignements suffisamment concrets et convaincants, sont de parfaites pourvoyeuses de théories simplificatrices comme celle du complot. Le scénario met alors en scène une industrie pharmaceutique à l’origine de la propagation volontaire de maladies contagieuses.

 

L’étude réalisée par l’institut neuchâtelois est intervenue à un moment clé de la crise, permettant d’établir des comparaisons entre les ressentis avant et après, d’où l’intérêt et la fiabilité des résultats obtenus.

 

 

Contact : Adrian Bangerter

Institut de psychologie du travail et des organisations

Université de Neuchâtel

Tél. (0041/0) 32 718 13 18

 

 

 

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