La chaleur de la terre, quasi inépuisable à l'échelle humaine, fait partie des ressources mobilisables en alternative aux énergies fossiles. Emmagasinée depuis des centaines de millions d'années au cours de l'évolution de la Terre, et remontant de ses entrailles, la chaleur peut être utilisée soit directement pour du chauffage de bâtiments, soit être convertie en énergie électrique si la température excède 100°C. L'exploitation de cette chaleur, quelle soit prélevée à faible ou grande profondeur, fait appel à des compétences multiples, tant en géologie qu'en génie thermique ou en innovations technologiques.
• Le jeu en vaut la chandelle. La géothermie est utilisable partout et sous tous les climats, bien que les caractéristiques géologiques du terrain demandent de moduler le type d'installation. L'énergie est disponible en permanence, quelles que soient les conditions climatiques ; sa production n'engendre pas de déchets ni de gaz à effet de serre et ne nécessite pas de stockage ni de transport de substances polluantes ou dangereuses. Ses atouts sont donc nombreux et pertinents, ce qui en fait un champ propice aux innovations et au développement de nouveaux marchés.
• Actuellement, dans les vingt-quatre pays au monde à être équipés, soixante millions d'habitants sont alimentés par de l'électricité géothermique et au total 9 000 MWe sont produits. De plus, soixante-douze pays utilisent 30 000 MWt de chaleur. En Suisse, s'il n'y a pas encore de production d'électricité géothermique, 600 MWt de chaleur (soit 100 000 tonnes équivalent-pétrole par an) proviennent de la géothermie. La marge d'augmentation est donc importante.
• C'est pour favoriser l'installation de la géothermie en Suisse que le Centre de recherche en géothermie (CREGE) a été fondé à Neuchâtel à la fin de 2004. Il s'est donné trois missions principales : la recherche scientifique appliquée, l'enseignement et la formation, le conseil et l'expertise. En terme de recherche, le CREGE s'appuie sur le Centre d'hydrogéologie de l'université de Neuchâtel (CHYN) qui développe cette thématique depuis les années 80. Il s'oriente vers des recherches appliquées, telles que l'étude du potentiel régional des ressources géothermiques, l'étude des systèmes hydrothermaux ou la simulation numérique des processus couplés dans un réservoir géothermique fracturé. Pour que la géothermie s'implante, il est également primordial de diffuser l'information à différents niveaux. Le CREGE organise donc des cours et séminaires dans les universités et les hautes écoles spécialisées, encadre des travaux de diplômes de master et des thèses de doctorat, mais aussi réalise des documents d'information et de promotion.
Enfin, le centre répondra sous la forme d'expertises et de conseils aux demandes des institutions publiques, des professionnels de l'énergie et de la communauté scientifique.
• Les compétences pour répondre à ces missions sont partiellement en interne, puisque les trente-huit membres institutionnels sont à la fois des centres de recherche, des associations ¶uvrant au développement durable, des PME ou des services publics. L'université de Neuchâtel a une place particulière dans ce réseau, en tant que partenaire académique privilégié. Enfin, deux entreprises de production et de distribution d'électricité de Suisse romande ont décidé de sponsoriser le CREGE.
François-David Vuataz
Centre de recherche en géothermie (CREGE)
c/o CHYN
Université de Neuchâtel
Tél. 41 32 718 26 92
francois.vuataz@crege.ch
http://www.crege.ch
