Université de Franche-Comté

Et si on faisait faire du sport aux cellules ?

Le bénéfice de l'activité physique et sportive sur la santé est reconnu depuis l'Antiquité*. Plusieurs études ont montré qu'une demi-heure d'exercice physique quotidien suffirait à réduire sensiblement la survenue des maladies cardio-vasculaires. La  démocratisation Ÿ du sport souhaitée par les pouvoirs publics, la pratique par tous d'une activité physique régulière devraient représenter pour notre société une économie durable et considérable en terme de santé publique. Cependant, les mécanismes cellulaires et moléculaires précisant les bienfaits thérapeutiques d'une activité physique restent insuffisamment explorés. Pourtant, l'apport d'informations scientifiques par la recherche fondamentale en biologie et physiologie cellulaire pourrait démontrer que la pratique physique et sportive est un moyen de préservation de la santé… et de l'économie. D'où la question : et si on faisait faire du sport aux cellules ? Un nouvel axe de recherche se développe en ce sens à l'université de Franche-Comté, au sein d'une nouvelle équipe, OMC — Optimisation métabolique et cellulaire —, projetant, entre autres thématiques**, de mettre en culture cellulaire l'exercice physique.

• Ainsi, l'un des projets consiste à caractériser le ou les mécanismes biologiques qui permettront d'expliquer le bénéfice d'une pratique physique sur la prévention de l'athérosclérose. Cette maladie dégénérative de la paroi artérielle est la principale cause de la plupart des cardiopathies et est impliquée dans la grande majorité des atteintes vasculaires extracardiaques. La pénétration et l'accumulation de lipides dans la paroi artérielle associées à une altération de la fonction endothéliale semblent en être les principaux phénomènes initiateurs. L'endothélium, interface entre le sang et la paroi artérielle, participe à la vasomotricité des artères en libérant des substances vasodilatatrices telles que le monoxyde d'azote (NO).

• Une altération de l'endothélium se traduira par la perte de ses fonctions vasodilatatrices, mais aussi anti-thrombotiques, anti-inflammatoires et anti-oxydantes. Progressivement seront favorisées la mise en place d'un foyer inflammatoire, la migration, la prolifération et l'adhésion cellulaire, la génération des radicaux libres ou encore l'agrégation plaquettaire. Les études en cours tendent à démontrer sur un modèle expérimental d'athérosclérose humaine, la souris génétiquement dépourvue en apolipoprotéine E, que la pratique régulière d'une activité physique prévient le développement de l'athérosclérose en maintenant la fonction NO endothéliale. Le projet expérimental de l'équipe a donc pour objectif d'explorer les voies d'action biologiques cellulaires et moléculaires qui dépendent du NO (apoptose /  prolifération, migration / adhésion cellulaires, stress oxydant, vasodilatation) susceptibles d'être protégées par l'activité physique.

• L'ambition avouée est de développer et de dynamiser la recherche fondamentale en biologie du sport et de la santé en tenant compte de la politique volontariste de développement de la recherche et de la prévention par l'université et la Région de Franche-Comté. L'intérêt de ce programme n'est pas simplement local, puisque des équipes provenant d'autres horizons y adhèrent : le groupe Endothélium vasculaire, exercice, nutrition, santé de l'université de Bretagne occidentale, et le service des Maladies vasculaires du CHUV de Lausanne. Tous feront marcher, courir, sauter, nager et s'étirer des cellules pour leur plus grand bien…

 

Pascal Laurant
EA OMC
Université de Franche-Comté
Tél. 03 81 66 56 32
Fax 03 81 66 56 91
pascal.laurant@univ-fcomte.fr

 

 

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