Université de Franche-Comté

EIPHI, Graduate School à la française

L’école universitaire de recherche EIPHI, animée par des établissements et des laboratoires de l’université fédérale UBFC, mise sur une immersion de ses étudiants dans le monde de la recherche dès le début du master. Une valeur ajoutée significative pour la formation dans les domaines scientifiques de portée internationale qu’elle explore.

 

Vue intérieure de l’enceinte ultra-vide d’un spectromètre photoélectronique à rayons X (XPS) pour l’analyse de la composition chimique d’échantillons. Photo Ludovic Godard – UFC

 

Son nom est une allusion à une expression mathématique que les férus de sciences connaissent bien, e : EIPHI est l’acronyme choisi pour l’école universitaire de recherche de la communauté d’universités et d’établissements Université Bourgogne – Franche-Comté (UBFC) : EIPHI, pour Ingénierie et innovation par les sciences physiques, les hautes technologies et la recherche interdisciplinaire, dans sa version française. Si le concept est une nouveauté en France, l’école se bâtit sur l’existant : des formations en master et doctorat dispensées dans les établissements, évoluant à la fois vers plus d’immersion dans la recherche, de connexion avec le milieu socioéconomique et de relation avec l’international, selon une formule déjà développée dans les pays anglo-saxons sous le nom de Graduate School.

 

 

 

 

Dix ans de gestation

À l’école EIPHI, les étudiants sont impliqués dans la recherche en laboratoire dès le début du master, un contact habituellement réservé au quatrième et dernier semestre de la formation, et qui devient véritablement efficient au cours du doctorat. Ici, c’est l’ensemble du cursus master-doctorat qui est en prise directe avec la recherche. EIPHI, c’est aussi plus de liens à l’international, avec un enseignement entièrement délivré en anglais et une proportion importante d’étudiants en provenance de pays étrangers, des méthodes pédagogiques innovantes et des interactions renforcées avec le monde socioéconomique. La nouvelle formule nécessite une révision des pratiques, aussi bien du côté de l’enseignement en master que du fonctionnement des laboratoires. Des modifications engagées dès la création officielle de l’école en 2018, qui accueille des étudiants depuis cette date, mais dont la construction complète est prévue sur dix ans.

Hervé Maillotte, directeur de recherche CNRS en optique à l’Institut FEMTO-ST, est responsable de la Graduate School EIPHI. Il explique le choix de la pluridisciplinarité comme fondement de l’école : « Les chercheurs de Bourgogne – Franche-Comté représentent 1,7 % de l’effectif national mais assurent 2,3 % de la production scientifique et 3,2 % des brevets nationaux, toutes disciplines confondues. Ces rapports mettent en évidence la qualité de la recherche menée sur notre territoire, mais les chiffres faibles montrent aussi qu’il est primordial de combiner nos différents points forts pour rendre plus visible notre région, qui reste de petite dimension dans le paysage de la recherche française ».

 

14 masters réunis sous la bannière EIPHI

Photo : Shutterstock

Selon une configuration unique dans l’Hexagone, EIPHI regroupera ainsi dès la rentrée prochaine 14 masters, en lien avec plusieurs formations d’ingénieurs, autour de 7 centres de recherche et de leurs plateformes technologiques : l’Institut FEMTO-ST, le Laboratoire interdisciplinaire Carnot de Bourgogne (ICB) et l’Institut de mathématiques de Bourgogne (IMB), impliqués dès l’origine du projet, bientôt rejoints par l’Institut UTINAM, le Laboratoire de mathématiques de Besançon (LMB), l’Institut de chimie moléculaire de l’université de Bourgogne (ICMUB) et le laboratoire Imagerie et vision artificielle (ImVia). L’enseignement dispensé s’articule en cinq domaines d’étude, dont les intitulés offrent une synthèse des disciplines étudiées dans l’ensemble des masters engagés : physique, mathématiques et applications ; systèmes et structures intelligents ; énergie ; sciences des matériaux ; informatique. Le programme scientifique en appui se décline quant à lui selon 3 axes, autour d’une foule de sujets de recherche : Architectures adaptatives, matériaux et procédés avancés, pour lesquels il est entre autres question de matière programmable et fabrication 4D, de structures vibro-acoustiques, de robotique active et de matériaux bio-inspirés ; Monitoring et prédiction de systèmes complexes, de plus en plus par intelligence artificielle, pour des stratégies s’appliquant à tout système variable et incertain, de l’être humain aux structures industrielles en passant par l’environnement et l’hydrogène-énergie ; Systèmes compacts, actifs et agiles, dont les domaines d’applications concernent par exemple les calculateurs photoniques, l’information quantique et les dispositifs de métrologie temps-fréquence.

 

Étudiants et ambassadeurs

300 à 400 étudiants sont attendus chaque année sur l’ensemble des cycles master-doctorat proposés à EIPHI. À côté des cours scientifiques organisés de manière traditionnelle avec TD et TP, des enseignements interdisciplinaires comprennent des aspects de sciences humaines et sociales, ou, apportant des connaissances transverses, par exemple en communication ou en management, prennent la forme de projets suivis individuellement ou en équipes. La participation active à des projets de R&D, pour certains avec des industriels, est une composante essentielle du programme, tout comme les mobilités internationales des étudiants et les échanges de doctorants de toute l’Europe, proposés notamment dans le cadre d’ITN (International Training Network).

« Cultiver les liens à l’international est essentiel, c’est une volonté inscrite dans l’ADN de l’école », souligne Frédéric Péneau, chargé de la gestion opérationnelle du projet EIPHI à UBFC. « Une vingtaine d’accords internationaux sont actifs et concernent des universités en Europe, aux USA, au Japon, en Inde, en Afrique… Outre les échanges d’étudiants classiques, l’ambition est de favoriser le suivi de thèses en cotutelle et la création de double diplômes. »

Sur les bancs de l’école EIPHI, la rencontre entre les langues, les cultures et les expériences est de mise. L’entraide entre étudiants de tous horizons, de la licence au doctorat, est encouragée par du tutorat et du mentorat, et un réseau d’alumni se constituera au fil des années : engagés dans la vie professionnelle, devenus des anciens d’EIPHI, les étudiants d’aujourd’hui pourront alors endosser le rôle d’ambassadeurs de l’école…

 

Les constantes d’EIPHI

EIPHI est un projet d’école universitaire de recherche piloté par UBFC ; il figure parmi les 29 lauréats retenus en 2018, sur 191 candidatures, au titre de la 3vague du programme d’investissements d’avenir (PIA3). C’est la première fois que ce concept de Graduate School est mis en œuvre à une échelle institutionnelle en France. La dotation budgétaire d’EIPHI est de 13,7 millions d’euros sur 10 ans, et l’école bénéficie également d’un fort cofinancement de la Région Bourgogne – Franche-Comté sur le volet recherche. Le champ d’action d’EIPHI correspond à l’axe 1 du projet I-SITE-BFC, Matériaux avancés, ondes et systèmes intelligents. Sa création entre en cohérence avec les choix stratégiques opérés par UBFC pour mettre en avant les points forts de ses établissements, en termes de visibilité et d’attractivité sur le territoire français et à l’international. Les deux autres axes d’I-SITE fondent également les projets des nouvelles Graduate Schools TRANSBIO, pour l’axe Territoires, environnement, aliments, et INTHERAPI, pour l’axe Soins individualisés et intégrés. Les trois écoles seront à terme gérées par l’entité UBFC InteGrate, lauréate d’un appel à projet PIA4, et dont le lancement est en cours.

Contact(s) :
Graduate School EIPHI
Hervé Maillotte / Frédéric Péneau
Tél. +33 (0)3 81 66 64 25 / 66 63 47
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