Université de Franche-Comté

EcoRobotix a la main verte (et le développement durable)

Il désherbe des hectares de culture seul, sans personne aux commandes et avec le soleil pour moteur : on ne voit que des avantages à installer au bout du champ le robot mis au point par la start-up vaudoise ecoRobotix, la Haute Ecole Arc Ingénierie et l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL). Autonome, bon marché, léger, fiable…, ce robot idéal est une vraie réponse aux problèmes de pollution, de santé et de coût engendrés par la pulvérisation d’herbicides en grande quantité. Il sait distinguer par reconnaissance visuelle les mauvaises herbes des plantations, et opère ainsi un arrosage sélectif de désherbant à l’aide de petits pulvérisateurs. Mieux encore, la tête du bras robotisé peut être munie d’une fraise qui détruit mécaniquement les adventices et évite tout recours à un produit herbicide.

Ecorobotix

La production de la betterave à sucre, qui nécessite un désherbage très fréquent, est visée en priorité, mais le robot est adapté à toutes les cultures en ligne, comme le soja, le tournesol, le maïs ou encore le colza. Il se nourrit principalement d’algorithmes de machine learning et de calcul haute performance, des paramètres très complexes qui lui donnent les moyens de localiser et d’identifier les plantes, tout en avançant sans perdre son chemin, avec une apparente facilité. « Reconnaître les bonnes et les mauvaises herbes est de loin la plus grande des difficultés que nous avons rencontrées », rapporte Cédric Bilat, spécialiste de développement logiciel et de calcul haute performance à la Haute Ecole Arc Ingénierie et responsable du projet, qui tient à souligner la collaboration active et fructueuse entre les deux partenaires académiques et l’entreprise.

Essais et prototypes à l’appui, on peut raisonnablement penser que le trio a remporté son pari. Le robot affiche 95 % de succès dans la reconnaissance des mauvaises herbes, les traitements sont réduits de 50 % pour une efficacité comparable, et la machine est aussi peu coûteuse dans sa fabrication que dans son fonctionnement, pour lequel l’énergie est apportée par des panneaux photovoltaïques embarqués. Associés à la réflexion dès le début du projet, les agriculteurs sont conquis. Et le robot poursuit son chemin : son lancement officiel est annoncé au salon suisse de la machine agricole (AGRAMA) en novembre prochain, et sa production industrielle devrait être assurée courant 2017 après la sortie d’une pré série en début d’année.

 

Contact :
Cédric Bilat

Haute Ecole Arc Ingénierie

Tél. +41 (0)32 930 14 21

 

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