Université de Franche-Comté

Docteurs Honoris Causa de l’université de Franche-Comté

Le titre de docteur Honoris Causa est délivré par l’université à une personnalité éminente du monde scientifique. Au-delà du titre honorifique, cette distinction révèle souvent une véritable dynamique entre les dignitaires et les équipes de recherche de l’université. Chacun récipiendaire des prix Nobel de médecine en 2008, Françoise Barré-Sinoussi pour la découverte du virus du Sida et Harald zur Hausen pour celle du papillomavirus humain, et dans un tout autre domaine, Boris G. Saltykov, spécialiste russe en économie et organisation des systèmes de recherche et développement, recevront le prestigieux diplôme des mains de Claude Condé, président de l’université de Franche-Comté, le 7 septembre prochain.

 

 

C’est en 1983 que le professeur Françoise Barré-Sinoussi, aux côtés du professeur Luc Montagnier, identifie pour la première fois le rétrovirus responsable du Sida.

 

 

Professeur Françoise Barré-Sinoussi

 

 

Leurs expérimentations permettent de mettre à jour le VIH à partir de prélèvements reçus à l’Institut Pasteur, alors que les premiers cas sévères d’immunodépression diagnostiqués dans la communauté homosexuelle américaine restaient encore sans explication. Ces travaux seront couronnés en 2008 par le prix Nobel de Physiologie – Médecine. « Depuis cette découverte, Françoise Barré-Sinoussi travaille sur les aspects physiopathologiques liés au virus, pour comprendre comment la maladie se développe à partir de l’infection », explique Jean-Luc Prétet, chercheur au laboratoire de biologie cellulaire de l’université de Franche-Comté.

 

Françoise Barré-Sinoussi est professeur de classe exceptionnelle à l’Institut Pasteur, où elle dirige l’unité « Régulation des infections rétrovirales ». Outre le prix Nobel, elle a reçu de nombreuses distinctions tout au long de sa carrière, comme le prix de l’Académie de médecine, le prix international de médecine de la Fondation du roi Faisal (Arabie Saoudite), le prix Recherche et médecine de l’Institut des sciences de la vie, la grande médaille d’or « Société d’encouragement au progrès », pour n’en citer que quelques-unes. Elle a été élevée au rang de Commandeur de la Légion d’honneur en 2006. Ses travaux sont à l’origine de quelque deux cent cinquante publications originales dans des revues scientifiques internationales et autant de communications à des congrès mondiaux ; ils ont donné lieu à dix-sept dépôts de brevets.

 

Au-delà de l’aspect fondamental de ses recherches, Françoise Barré-Sinoussi met l’accent sur la recherche clinique et ses travaux trouvent de nombreuses applications dans le domaine des maladies infectieuses. Son engagement en faveur de la santé publique ne connaît pas de frontière, et les cours et conférences qu’elle dispense à travers le monde, notamment dans les pays en voie de développement d’Afrique et d’Asie, participent pleinement de la mission d’information, de prévention et d’éducation revendiquée par l’Institut Pasteur. Le diplôme que lui remet l’université de Franche-Comté est celui de « professeur honoraire », équivalent du titre Honoris Causa réservé aux professeurs étrangers.

 

 

Contact : Jean-Luc Prétet

Laboratoire de biologie cellulaire

Université de Franche-Comté

Tél. (0033/0) 3 81 66 91 12

 

 

  

 

 

En 2008, le prix Nobel de Physiologie – Médecine est aussi attribué à Harald zur Hausen pour ses travaux portant sur les cancers associés aux virus, et tout particulièrement sur le cancer du col de l’utérus causé par le papillomavirus.

 

 

Professeur Harald zur Hausen

 

 

À la fin des années 1960, Harald zur Hausen contribue aux recherches sur le virus Epstein-Barr au laboratoire de virologie de l’hôpital des enfants de Philadelphie aux États-Unis, confirmant que ce virus à ADN était capable de rendre cancéreux des lymphocytes, et était responsable de certains lymphomes et cancers du nasopharynx. Il consacre depuis lors toutes ses recherches à la virologie tumorale, dans chacun des postes universitaires auxquels il est nommé à son retour en Allemagne. C’est ainsi que d’autres virus à ADN, tels que les papillomavirus de type 16 et de type 18, ont été mis en évidence respectivement en 1983 et 1984. À eux deux, ces virus sont responsables de plus de 70 % des cancers du col de l’utérus, le troisième cancer chez la femme au monde. « Cette découverte capitale aura des répercussions considérables  en termes de prévention par la vaccination » explique Christiane Mougin, responsable du laboratoire de biologie cellulaire de l’université de Franche-Comté.

 

On sait aujourd’hui que plus de 20 % des cancers sont dus à des agents infectieux comme les virus, les bactéries, les parasites. Près de 50 % des cancers d’origine infectieuse sont attribués aux papillomavirus chez la femme, contre 5 % chez l’homme. Le professeur Harald zur Hausen a su convaincre de l’importance des papillomavirus dans des cancers autres que celui du col de l’utérus. Ses travaux ont donné lieu à de nombreuses conférences et sont à l’origine de trois cents publications internationales. Le papillomavirus intéresse tout particulièrement l’équipe du professeur Mougin, impliquée dans la compréhension du développement des cancers conduisant à une collaboration active entre l’équipe bisontine et le Centre allemand de recherche sur le cancer (DKFZ) à Heidelberg, dont le professeur Harald zur Hausen a assuré la direction scientifique de 1983 à 2003.

 

En acceptant d’inaugurer le séminaire annuel des enseignants en biologie cellulaire de médecine de France, organisé du 8 au 10 septembre 2011 à Arbois (39), puis de recevoir le titre de docteur Honoris Causa de l’université, le professeur Harald zur Hausen témoigne d’une véritable reconnaissance des travaux scientifiques menés à Besançon.

 

 

Contact : Christiane Mougin

Laboratoire de biologie cellulaire

Université de Franche-Comté

Tél. (0033/0) 3 81 66 91 11

 

 

 

  

 

 

Ministre de la Science et de la technologie de la Fédération de Russie de 1991 à 1996, vice-premier ministre de 1992 à 1993, Boris G. Saltykov est un acteur clé de l’ouverture de la Russie vers le monde. Son rôle a été capital pour l’établissement de relations scientifiques avec les autres pays. En témoigne de façon explicite son implication dans le projet américano-soviétique de comparaison des potentiels scientifiques des deux pays, qu’il dirige de 1989 à 1991.

 

Raymond Besson, chargé de mission Relations avec la Russie pour l’université de Franche-Comté, est sensible à la volonté d’ouverture de Boris G. Saltykov qu’il a rencontré à plusieurs reprises, tout comme à sa grande qualité d’expertise. Diplômé de l’Institut moscovite de physique et de technologie, docteur es sciences en économie mathématique, Boris G. Saltykov occupe différents postes de chercheur au sein de la prestigieuse Académie des sciences de Russie, successivement à l’Institut de physique mathématique et technique, à l’Institut d’économie mathématique, puis à l’Institut de prévision économique. Boris G. Saltykov a été l’initiateur de la réforme du système scientifique russe, qui a vu naître des centres scientifiques d’État ainsi que les bases de la nouvelle législation pour la science russe. 

 

 

Docteur Boris G. Saltykov

 

 

Il est notamment à l’origine de la création d’une loi sur le dépôt de brevets, jusque-là inexistante. « C’est un très grand scientifique, sa réputation en Russie est extraordinaire », raconte Raymond Besson. Professeur titulaire de la chaire d’innovation à l’université d’État « École supérieure d’économie de Moscou » centrée sur la recherche de haut niveau, Boris G. Saltykov a accepté en 2010 de prendre la direction du musée polytechnique de Moscou, en totale restructuration, un poste éminent dans un pays où la culture populaire connaît un développement considérable. Boris G. Saltykov est par ailleurs membre étranger de l’Académie américaine d’arts et sciences, et administrateur de l’Association britannique Oxford Russia Friend.

 

 

Contact : Raymond Besson

Chargé de mission Relations avec la Russie

Université de Franche-Comté

 

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