Université de Franche-Comté

Descripteurs fonctionnels pour conforter l’évaluation sensorielle

Tout acheteur potentiel d’un produit alimentaire emballé ou en vrac, d’un produit porté (montre, bijou…), d’un véhicule automobile…, évalue de façon subjective l’attractivité organoleptique du produit en question. Cette approche subjective, aussi appelée évaluation sensorielle, est fondée sur l’utilisation des cinq sens (vue, toucher, odorat, goût, ouïe) comme instruments de mesure.

•  Pour étudier cette approche, des groupes d’évaluation ont été soumis à des épreuves, basées sur la description, puis la discrimination et finalement l’aspect plaisant de caractéristiques (couleurs, textures, par exemple). Des descripteurs sont ainsi définis, traduisant pour chaque individu d’un groupe les variations d’intensité de leur sensation en fonction de la perception d’un stimulus. Il est difficile d’associer à ces évolutions temporelles, parfois fugaces, les notions, entre autres, de fidélité, sensibilité ou justesse. Une métrologie instrumentale doit donc venir conforter les résultats des méthodologies sensorielles et des estimateurs associés.

•  Dans ce cadre, le laboratoire de Microanalyse des surfaces de l’ENSMM ― École nationale supérieure de mécanique et des microtechniques ― s’est spécialisé notamment dans la définition et l’obtention expérimentale de descripteurs métrologiques de l’aspect des surfaces, et ce pour une fonctionnalité donnée. Sont ainsi à citer des appareillages instrumentés, à grand champ, qualifiant spécifiquement :

• – la brillance ou la matité des surfaces et toutes les variantes associées : "effet flop" (extinction angulaire), "effet haze" (voile de réflexion)… – le tendu des peintures et les défauts de "peau d’orange" – la distinction et la déformée d’images réfléchies – les défauts d’aspect via la métrologie des pentes ou des courbures locales – la rugosité fonctionnelle des surfaces pour des applications spécifiques faisant appel aux matériaux massifs comme aux matériaux granulaires – le caractère collant des matériaux…

•  Les descripteurs issus des outils de la statistique, du traitement de signaux, du traitement d’images, de la morphologie mathématique, de la théorie de la mesure, du concept fractal, permettent de modéliser la topographie de la surface ainsi que les transferts d’énergie et de matière qui se produisent aux interfaces. Il en résulte non seulement l’obtention d’une corrélation optimisée entre les descripteurs sensoriels et ceux issus des métrologies instrumentales, mais également des consignes à prendre en considération pour une génération optimisée de surfaces. Elles sont généralement soumises à un traitement mécano-chimique, pour correspondre au mieux à la fonctionnalité spécifique recherchée.

 

Claude Roques-Carmes
Laboratoire de Microanalyse des surfaces
ENSMM Besançon
Tél. 03 81 40 28 51
Fax 03 81 40 28 52
lms-sec@ens2m.fr

 

 

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