« S’en retornant des Flandres, il alloit à Besançon » : cette phrase piochée dans un texte daté de 1614 aux archives de Bruxelles est un clin d’œil à la trajectoire de Paul Delsalle, natif du Nord et Bisontin d’adoption. Ses amis et collègues ne se sont pas privés d’en faire le titre du livre qu’ils viennent d’éditer en hommage à l’historien et archiviste, à l’occasion de son départ en retraite.
Deux tomes réunissant au fil de plus de 500 pages une cinquantaine d’articles originaux sur les thèmes de prédilection de Paul Delsalle, et qui sont autant de chapitres de l’ouvrage : le pays de Pévèle, la Flandre wallonne et les anciens Pays-Bas ; l’histoire des archives ; la cartographie historique ; la Franche-Comté dans l’Europe médiévale et moderne ; la Franche-Comté et ses liens avec les Pays-Bas.
Entre les deux régions qu’il affectionne, le parcours de Paul Delsalle est ponctué d’incursions dans des pays comme la Suisse, la Belgique, le Québec, l’Espagne, la Tunisie ou Djibouti, où le mènent à la fois ses recherches et sa vocation d’enseignant. Les liens restent vivaces avec les historiens, les archéologues, les bibliothécaires, les archivistes, les conservateurs de musées et de bibliothèques rencontrés alors, et qui sont les contributeurs de cet ouvrage aux côtés de ses collègues historiens de l’université de Franche-Comté.
Maître de conférences en histoire moderne, membre de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Besançon et de Franche-Comté, cofondateur du groupe de recherches historiques Franche-Bourgogne, Paul Delsalle est aussi un infatigable conteur, multipliant les occasions de diffuser la science par les ouvrages qu’il publie ou au cours de conférences qu’il anime avec passion.
Ses recherches s’attachent notamment à faire émerger la véritable histoire de la Franche-Comté à la Renaissance, depuis qu’elles ont opposé leur rigueur scientifique à la croyance en une domination, voire une occupation espagnole de la Franche-Comté à cette époque : pour la petite histoire, sachez que ce sont les travaux de Paul Delsalle qui ont rétabli la vérité sur la grande, en montrant que c’est le jeu des mariages, des héritages et des alliances qui a signé sur le papier l’attachement du Comté de Bourgogne à l’Espagne, qui n’avaient guère en commun que leurs souverains.