Université de Franche-Comté

David Bowie, star micrométrique d’une mise en scène high tech

Le grand David Bowie réduit à une figurine pas même visible à l’œil nu dans un film d’animation de deux minutes ? Qu’on ne s’y trompe pas, l’exploit technologique est à la hauteur du géant de la scène rock, et l’hommage sincère. Stardust Odyssey, c’est le nom de cette production imaginée par Tibo Pinsard, réalisateur en courts-métrages et documentaires, et Michaël Gauthier, chercheur en microrobotique à l’Institut FEMTO-ST, créée avec des moyens technologiques encore jamais mis en œuvre dans un film d’animation  : ceux de la plateforme µROBOTEX, qui se distingue à nouveau avec cette déclinaison spectaculaire de ses compétences en microrobotique et microscopie électronique, sous la direction technique de Jean-Yves Rauch et Olivier Lehmann. La chambre sous vide de la plateforme sert de décor au film, et sans elle rien n’aurait été possible : à une échelle aussi réduite, la moindre poussière devient rocher, et les interactions électromagnétiques prennent l’allure de vents violents.

Avatars en 3D

C’est donc dans une ambiance de salle blanche, un peu lunaire, qu’évolue le personnage de David Bowie, haut de 0,3 mm, et que servent pas moins de 250 figurines différentes. De minuscules avatars en résine réalisés en impression 3D par le laboratoire ULB-TIPs de Bruxelles. Des clones indispensables puisque sur la scène, la caméra est fixe. La caméra, en réalité un microscope électronique à balayage (MEB) terriblement efficace, avec un grossissement des objets jusqu’à 1 million de fois, permettant de piéger dans des images d’une résolution incroyable un grain de pollen ou un brin d’ADN. Dans cette application cependant, le zoom s’est limité à une multiplication par 50 000. Sous l’œil incisif du MEB, les figurines sont déplacées et positionnées par des microrobots d’une dextérité exceptionnelle, dont les degrés de liberté rendent possible la manipulation d’objets micrométriques en 3D. De façon surprenante, l’animation en volume des débuts du cinéma côtoie ici les technologies les plus novatrices pour un résultat inédit. « La technique est la même que celle du dessin animé, mais avec des objets. Une scène constituée d’objets est filmée à l’aide d’une caméra, ici le MEB, capable d’enregistrer une seule photographie à la fois. Entre chaque prise de vue, les objets sont légèrement déplacés », explique le réalisateur. Scénario original, moyens technologiques de pointe, musique troublante…, Stardust Odyssey est aussi le plus petit film d’animation 3D au monde : c’est pour cette performance qu’il entre dans le Livre Guinness des records, où sont à ce titre désormais inscrits les noms de l’université de Franche-Comté et de l’Institut FEMTO-ST.

Contact(s) : Département Automatique et systèmes micro-mécatroniques (AS2M)
Institut FEMTO-ST - UFC / ENSMM / UTBM / CNRS
Jean-Yves Rauch / Olivier Lehmann
Tél. : +33 (0)3 63 08 24 18 / 81 40 27 99
http:\\stardust-odyssey.com
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