Université de Franche-Comté

Bactéries vs antibiotiques : la résistance s’organise à Besançon

Devenue un enjeu majeur et mondial de santé publique, la résistance de certaines bactéries pathogènes aux antibiotiques est un fléau qu’il faut maîtriser à défaut de pouvoir le supprimer. Acteur essentiel dans cette lutte, à la fois outil d’analyse et structure de recherche, le Centre national de référence (CNR) de la résistance aux antibiotiques est désormais placé sous la responsabilité d’une équipe de spécialistes au CHU de Besançon, prenant le relais de l’Institut Pasteur dans cette mission.

 

 

Les bactéries sont les micro-organismes vivants les plus simples qu’il soit, ce qui les rend facilement adaptables. Cette faculté naturelle est renforcée chez les espèces pathogènes par l’emploi abusif et inadéquat des antibiotiques. En effet, la pression de sélection exercée par ces médicaments, tant chez l’homme que chez l’animal, favorise l’émergence et la diffusion de germes de plus en plus résistants ayant un avantage sur les bactéries sensibles. Capables de produire des enzymes protectrices et de muter génétiquement, certaines souches deviennent réfractaires à un antibiotique jusque-là efficace, puis à un autre, et un autre encore, jusqu’à résister parfois à tous les produits disponibles sur le marché, une évolution qu’il est capital de contenir.

 

 

Identifier les mécanismes de résistance pour les contrer

Le CNR de la résistance aux antibiotiques associe prévention, analyse et recherche pour une lecture globale du phénomène sur toute la France. Structure hébergée par le CHU de Besançon, adossée à l’équipe de recherche « Agents pathogènes et inflammation » de l’université de Franche-Comté, il prend la succession de l’Institut Pasteur dans cette mission depuis le 1er janvier 2012, un choix opéré par l’Institut de veille sanitaire (InVS). Le Centre analyse les souches bactériennes adressées par les laboratoires de microbiologie de tout l’Hexagone afin de repérer les mécanismes de résistance en circulation et de détecter les phénomènes épidémiques.

 

Ainsi, des souches multirésistantes provenant de l’étranger arrivent régulièrement dans notre pays à la suite de transferts de malades ou plus simplement de retours de voyage. « L’InVS attend une bonne expertise des processus à l’œuvre et une capacité de réactivité évidente », souligne le professeur Patrick Plésiat, directeur du Centre. Une nécessité pour espérer stopper la progression inquiétante du phénomène de la résistance aux antibiotiques.

 

 

 

Lutter contre les infections nosocomiales

 

Le CNR de la résistance aux antibiotiques s’appuie sur une structure existante labellisée par l’InVS à Besançon en 2006, le CNR Pseudomonas, dont la mission est d’identifier les mécanismes de résistance apparaissant chez le bacille Pseudomonas aeruginosa.

 

Ce bacille se place au troisième rang des espèces microbiennes responsables d’infections nosocomiales en France, dont il explique environ 10 % des cas. Bactérie des milieux aquatiques, surtout pollués (égouts, rejets industriels…), Pseudomonas aeruginosa prend pour cible les plus faibles, personnes âgées, immunodéprimées… Cette espèce est notoirement connue dans le milieu hospitalier pour sa capacité à devenir parfois résistante à tous les antibiotiques à disposition.

 

Pour enrayer la diffusion des souches résistantes à l’hôpital, la mise en place de stratégies de dépistage et l’application de mesures d’hygiène strictes sont nécessaires. La lutte contre les infections nosocomiales passe par la mobilisation de tous les personnels hospitaliers.

 

 

 

 

 

Contact : Patrick Plésiat

Centre national de résistance aux antibiotiques – Service de bactériologie

CHU Jean Minjoz

Tél. (0033/0)3 81 66 82 86

www.cnr-pseudomonas.fr

 

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