© HE-Arc et Burghalde Museum
Si la plupart des gens considèrent sans émotion ces objets du quotidien que sont les boîtes de conserve, certains les gardent précieusement, les mettent sous cloche dans un musée ou en font des œuvres d’art. Petite révolution technologique du début du XIXe siècle, fourniture indispensable à toute expédition lointaine, symbole de la société de consommation, la boîte de conserve devient un objet du patrimoine culturel. Problème : la conserve n’est pas faite pour être conservée indéfiniment… Soumise aux attaques de l’extérieur comme de l’intérieur, sa constitution métallique est sujette à la corrosion et à l’altération biologique, et c’est sans parler de la fragilité de son étiquette papier.
Le programme CANS (Conservation of cAns in collectioNS) a démarré en septembre dernier, doté d’un financement de 700 000 CHF du Fonds national suisse. Porté par une équipe de la Haute école Arc Conservation restauration, il a pour partenaires le musée d’Ethnologie de Neuchâtel, l’Institut des technologies du vivant de la HES-SO Valais et le groupe Tribologie et chimie de l’interface de l’École polytechnique fédérale de Lausanne. « L’objectif est d’élaborer des méthodologies de conservation préventive à partir de la caractérisation des atteintes subies et de la modélisation des mécanismes de dégradation à long terme », explique Laura Brambilla, responsable du projet à la Haute Ecole Arc. Au-delà des aspects techniques, l’ethnologie, expliquant le sens et la valeur accordés à la protection de ces objets, apporte un supplément d’âme au projet.
La diversité des contenants et des contenus, représentant autant d’objets d’étude, donnera aussi tout son intérêt à la démarche. Un souhait en bonne voie de réalisation puisque la liste des musées partenaires ne cesse de s’allonger, de l’Alimentarium de Vevey (Vaud) jusqu’à l’Antarctic Trust Heritage de Christchurch en Nouvelle Zélande, consacré à la découverte de l’Antarctique, en passant par les institutions consacrées à des emblèmes nationaux comme la sardine au Portugal ou la tomate en Italie.
Un inventaire éclectique et riche de collections parfois historiques comme celle de l’usine HERO à côté de Zurich, alignant plus d’un siècle de conserves sur ses étagères.