Automatique et microsystèmes

Au début des années 2000, une pince silicium capable de saisir et de maintenir un objet de taille micrométrique relevait du matériel de pointe. Dix ans plus tard, ce type de pince est disponible sur le marché, une évolution rendue possible par la maîtrise des technologies de microfabrication, notamment en termes de reproductibilité. Cependant, la commande de ces pinces pour l’exécution de tâches précises mettant en jeu des micro-objets fragiles et de petite taille demeure un enjeu scientifique et économique de premier plan.

Le workshop μcontrol’12 proposait en juin dernier à Besançon de dresser un état des lieux des avancées dans le domaine de l’automatisation des microsystèmes. « L’idée était d’établir un pont entre résultats théoriques et résultats expérimentaux, de faire se rencontrer la sphère mathématique et les problèmes de l’ingénieur » raconte Yann Le Gorrec, l’un des instigateurs de ce premier rendez-vous. Réussir à faire maintenir à une pince, pour reprendre cet exemple, un objet comme une cellule biologique pendant le laps de temps voulu, nécessite un asservissement assuré par le jeu de capteurs et d’actionneurs. La moindre modification environnementale a des répercussions énormes sur le processus. Une variation de température, par exemple, provoque une agitation moléculaire de l’instrument qu’il est indispensable d’anticiper et de contrôler. Un capteur transmet ce type d’informations en continu et déclenche un actionneur qui régule le travail de la pince.

L’automatisation décuple les performances des microsystèmes dans de nombreux champs d’application, microscopie à force atomique, microscopie à effet tunnel, actionneurs piézoélectriques, surfaces intelligentes… « Le workshop a permis de réunir dans une manifestation inédite et d’envergure internationale de grands spécialistes de la question » souligne Yassine Haddab, lui aussi porteur du projet.