Université de Franche-Comté

L'UTBM : une force pour le territoire

L'heure est aux grands regroupements des établissements d'enseignement supérieur et de recherche, sous l'impulsion de l'État. Les maîtres mots de la politique actuelle sont visibilité, rayonnement, excellence. PRES — Pôles de recherche et d'enseignement supérieur — pôles de compétitivité, Institut Carnot et plateforme technologique… autant de dispositifs qui signent un changement d'échelle ainsi qu'un changement de politique territoriale notables : il s'agit moins de tenter de lisser les disparités en venant en soutien aux territoires en difficulté que de favoriser la création de clusters, en s'appuyant sur les forces et spécificités préexistantes. Dans ce contexte, l'université de technologie de Belfort -Montbéliard doit penser son futur dans un fort ancrage territorial, en faisant le pari qu'il ressortira un développement international pour toute la région.

 

 

 Vue générale de l'UTBM

© Crédits : Marc Barral Baron / UTBM

 

 

 

SOMMAIRE

 

 

Introduction

 

Concentrer ses efforts : énergie et transports terrestres 

 

Des alliances à différentes échelles

 

Irriguer les entreprises avec des ingénieurs généralistes, à la tête bien faite

 

 

 

 

Depuis sa création en 1999, de la fusion de l'Institut polytechnique de Sevenans (IPSé) et de l'École nationale d'ingénieurs de Belfort (ENIBe), l'UTBM a toujours été en prise avec le monde industriel. Celui caractéristique de l'aire urbaine de Belfort – Montbéliard, fait de grands comptes (ALSTOM, PSA, GENERALE ÉLECTRIQUE…) irriguant un tissu de PME et de sous-traitants de premier ou second ordre ; caractéristique également par ses deux grandes spécialisations : l'énergie et les transports terrestres. L'enjeu actuellement pour ce territoire est de plusieurs niveaux.

 

D'une part, la richesse et le nombre des PME ou PMI maîtrisant de nombreuses technologies est un atout maître. Elles auraient cependant intérêt à se diversifier, voire à devenir conceptrices de leurs propres produits. L'UTBM entend bien accompagner cette mutation en les faisant profiter de sa recherche. Dans le domaine de l'ergonomie et du design, notamment, puisque l'amélioration des valeurs d'usage et d'estime est devenue un moteur d'innovation — peut-être davantage que les grandes ruptures technologiques —, mais aussi dans tous les grands domaines traditionnels de ces industries : la mécanique, le génie électrique, les revêtements de surfaces. Enfin, l'UTBM mène des recherches et développe également des méthodologies propres à la conception innovante, pour favoriser cette démarche auprès des entreprises partenaires. Ces outils et méthodologies se retrouvent dans des plates-formes accessibles et partagées telles que Visioconcept. D'autre part, les grands comptes présents sur le territoire, qui le modèlent et le marquent, permettent d'envisager une synergie pour que rayonne l'aire urbaine à l'international. Depuis sa renaissance, 80 % du chiffre d'affaires d'ALSTOM est réalisé à l'étranger.

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Lutter contre l'usure

 

Ce qu'apprécie Cécile Langlade, recrutée comme professeur au LERMPS il y a trois ans, c'est la taille à échelle humaine du laboratoire et de l'établissement. Surtout pour elle qui a passé vingt ans à l'école centrale de Lyon, dans un laboratoire de mécanique. Son sujet de recherche consiste à analyser et améliorer les propriétés tribologiques et la tenue en service des revêtements de surface des pièces mécaniques. Elle collaborait déjà avec le LERMPS, ayant besoin de comprendre comment les revêtements étaient faits. Maintenant qu'elle est intégrée à l'équipe, les discussions sont ininterrompues, de l'élaboration des dépôts de surface à l'analyse de leurs performances, ce qui permet un feed-back rapide pour leur amélioration.

 

Ce qui lui plaît également, ce sont les équipements à taille industrielle, prévus pour que les résultats du laboratoire soient directement transférables aux entreprises et industries. La recherche au LERMPS est donc très appliquée. Et quand le laboratoire s'empare de questions plus fondamentales, c'est toujours en anticipation de besoins qui vont émerger chez les industriels.

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Un philosophe dans une école d'ingénieurs ?

 

Mathieu Triclot enseigne la philosophie dans le département Humanités de l'UTBM. Les cours de ce spécialiste de la cybernétique traitent de l'intelligence artificielle, de la pensée des machines, mais aussi de la pensée de Nietzsche ou de Freud. Les humanités au sein de l'UTBM sont choyées et chéries. Plus encore que de permettre une ouverture culturelle pour les étudiants ou de leur apprendre la maîtrise de la langue et de l'argumentation, elles leur donnent accès à une réflexion sur les techniques, les sciences et leurs développements, pour que les futurs ingénieurs aient une posture réflexive et riche d'un contexte très général dans leurs pratiques. C'est pourquoi l'UTBM leur propose également « les jeudis des humanités » (ouverts à tous), qui accueillent des conférenciers tels que Richard Stallman — l'inventeur des logiciels libres — ou Peter Vogel, artiste et physicien.

 

Mathieu Triclot est également le seul philosophe du laboratoire RECITS. Issu de la branche de la philosophie des sciences qui l'aborde par l'histoire, ses liens sont aisés avec ses collègues. Ses recherches, il les mène aussi de façon plus large et interdisciplinaire avec les chercheurs des laboratoires technologiques, son objectif étant d'analyser ce qui peut distinguer la recherche technologique des standards scientifiques définis par la philosophie des sciences. Que recouvrent, par exemple, les termes de « robustesse », « fiabilité d'un algorithme », « stabilité »… ? Et cette recherche, il n'aurait pu que difficilement la mener dans un département classique de philosophie.

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Concentrer ses efforts : énergie et transports terrestres

Dans cette logique de cluster et de spécialisation des territoires, l'UTBM concentre davantage encore ses efforts sur ses deux thématiques phares. L'énergie, avec la plate-forme Pile à combustible mais aussi avec la plate-forme Génie électrique, et les transports terrestres, avec une implication très importante dans le Pôle de compétitivité Véhicule du futur. Ces champs convoquent de nombreuses disciplines, qu'il s'agisse d'électronique embarquée, d'ergonomie pour la voiture, d'informatique et d'optimisation, de mécanique ou de traitement de surface.

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Personne équipée de lunettes et manette testant la réalité augmentée 

 © Crédits : Marc Barral Baron / UTBM

 

 

Des alliances à différentes échelles

Pour amplifier ce rayonnement, l'UTBM fait partie intégrante de différents réseaux. Celui historique des universités de technologie (UT), avec qui elle partage une véritable philosophie : former des ingénieurs généralistes, ouverts sur le monde et conscients des enjeux des technologies, en s'appuyant sur une recherche technologique de pointe. C'est pourquoi les UT, et plus encore celle de Belfort – Montbéliard, laissent une grande part aux humanités dans leurs cursus.

 

Le réseau des UT compte quatre membres : en plus de Troyes et Compiègne, Shanghai accueille depuis 2006 l'université de technologie sino-européenne de l'université de Shanghai. Diplômes communs, programmes de recherche : voilà un gage de mobilité étudiante et de rayonnement dans un pays à fort potentiel de développement.

 

L'école se déploie également à travers le réseau Arc Europe, tout nouvellement créé avec la Haute école Arc des cantons de Neuchâtel, Berne et du Jura suisse. Proches dans leur approche et leur discipline d'excellence, tout en étant complémentaires, les deux établissements entendent à terme, par des formations et des programmes de recherche communs, faire émerger une synergie franco-suisse.

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Escalier en colimaçon à l'UTBM

© Crédits : Marc Barral Baron / UTBM

 

 

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Sans thésards, point de recherche

 

Recrutés après un cursus à l'UTBM ou venant d'autres universités, les doctorants des laboratoires sont leurs forces vives. Dans l'établissement, ils sont nombreux à travailler sur des sujets très appliqués, en lien avec les entreprises ou collectivités. Alexandre Morhilat met en place, dans le cadre d'une thèse CIFRE avec le laboratoire national de métrologie et d'essais et le LERMPS, un nouvel étalon pour la résistance électrique (en passant de 10-6 à 10-8 Ω). Fei Gao, dans un partenariat FC Lab et SeT, développe un système de prototypage rapide qui imite le comportement de la pile à combustible. David Meignan travaille au SeT, dans le cadre d'un projet très appliqué, sur l'optimisation des positions des arrêts de bus de la ville de Belfort ; il généralise aussi ces algorithmes dans un cadre théorique. Jean-Michel Contet, dans le cadre de sa thèse au laboratoire SeT, doit fournir la preuve qu'il n'y aura pas de collision dans un système de platooning où les véhicules ne seront pas attachés physiquement.

 

Historienne de l'art, spécialiste de l'architecture du XXe siècle, Christel Frapier a été recrutée sur un poste ATER. Elle est impressionnée par le dynamisme de la recherche de l'établissement, de même que par l'intérêt des étudiants pour les humanités, elle qui a orienté son cours sur les ingénieurs architectes de la période 1945-65.

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L'électricité a encore des cordes à son arc

 

« L'UTBM a une avance considérable en génie électrique » annonce Benjamin Blunier, qui a fait le choix de l'établissement parmi les trois postes de maître de conférences qui lui étaient proposés, après une thèse sur la pile à combustible (PAC). L'un des dispositifs participant à cette avance est la plate-forme Génie électrique, unique en France et que les États-Unis envient. Le principe de cette plate-forme, qui articule parfaitement recherche et enseignement, est de travailler sur des systèmes complets. Un système (par exemple, un fauteuil roulant intelligent), arrivé à maturation en terme de recherche, devient objet de développement et d'étude pour les étudiants qui travaillent donc directement avec des équipements de recherche. Le fauteuil roulant a ainsi été alimenté par une PAC dans le cadre d'un projet pédagogique. Ce fauteuil a par ailleurs intéressé des industriels, avec qui son développement s'est poursuivi. Il est maintenant question d'un projet européen… Benjamin Blunier est reconnaissant que l'établissement « trouve toujours les moyens pour exploiter une bonne idée ».

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Personne équipée de gants et lunettes testant la réalité augmentée

© Crédits : Marc Barral Baron / UTBM

 

 

 

Catalyseur d'échanges

 

La Chine, partenaire incontournable tant les potentiels de marchés et de développements sont gigantesques ; la Chine, aussi, dont la culture et la mentalité peuvent paraître inaccessibles. Niu Niu Duplain déploie son énergie pour faciliter les liens et les collaborations entre l'UTBM et des entreprises et laboratoires chinois. En enseignant la langue et la civilisation chinoises aux étudiants qui ont choisi ce cours pour se préparer à leur futur stage et/ou emploi (ils sont 50 débutants par semestre), mais aussi en accueillant administrativement et culturellement les chinois qui étudient à l'UTBM. Elle défend l'idée que l'interculturalité sera bénéfique pour le développement des deux pays. Actuellement, une grande majorité des stagiaires français restent en Chine, certains y créant même leur propre entreprise. Une façon d'exporter la culture UTBM et de tisser des liens. 80 % des étudiants chinois, souvent venus en France pour la richesse de la culture, retournent ensuite au pays, les valises pleines de souvenirs, mais aussi de contacts professionnels qui n'attendent que de fructifier.

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Transmettre son savoir-faire de designer

 

Vingt-deux ans passés chez PSA en tant que designer sur volume, à travailler sur les intérieurs de la 307, de la C4 ou de la C4 Picasso, lui ont démontré la nécessité d'avoir dans le long processus de conception des produits, des ingénieurs mécaniciens formés au design et à l'ergonomie. Dans le domaine de l'innovation, un produit se vend sur des notions de design, mais ne peut se maintenir sur le marché si son ergonomie et sa fonctionnalité ne suivent pas. Aussi, lorsque l'UTBM lui a proposé de venir enseigner dans le département EDIM, Thierry Rouxel n'a pas hésité. Pour le plaisir de transmettre ses expérience et savoir-faire, d'abord, ensuite parce qu'il sait cette formation nécessaire. Un risque qu'il n'aurait pas pris s'il n'était persuadé qu'EDIM allait réussir à placer ses ingénieurs, peut-être, avance-t-il, davantage encore dans les PME qui ont besoin d'avoir plusieurs compétences réunies dans une seule personne.

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Inscription du logo UTBM réalisée grâce à une découpe haute technologie

© Crédits : Marc Barral Baron / UTBM

 

 

 

Au pays du soleil levant

 

Keika Jimbo a été recrutée en septembre 2007 à l'UTBM, avec deux missions précises : enseigner le japonais et tisser et contractualiser les relations de l'établissement avec des universités japonaises.

 

En 2008, elle a en charge trois groupes d'étudiants — dont deux de niveau débutant —, motivés pour apprendre la langue japonaise à raison de 48 h de cours par semestre. Certains d'entre eux sont motivés par l'idée d'aller faire leur stage dans les deux universités japonaises partenaires de l'école. La plus grande matière première du Japon reste son savoir-faire technologique et les approches sont tellement différentes en France et au pays du Levant que des échanges ne peuvent être qu'enrichissants pour les deux nations. Pour les étudiants japonais, l'UTBM rend possible ces échanges en proposant des cours en anglais. En ce qui concerne la recherche, elle s'attache actuellement à tisser des liens autour de l'ergonomie et du design, avec le département EDIM. Une visite des universités japonaises est programmée pour février 2009.

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La mécanique appliquée au corps humain

 

François Peyraut est mécanicien au laboratoire M3M. Il est spécialiste des calculs de structure, et plus précisément de l'hyperélasticité, qui traite des grandes déformations dans les matériaux (caoutchouc, mousse…) et dans les tissus biologiques (muscles, artères, tendons…). Cette théorie mécanique s'applique en partie pour expliquer le comportement du corps humain, et François Peyraut s'est engagé dans cette voie de recherche, porteuse au niveau international tant l'homme revient au centre des préoccupations scientifiques.

 

Ce qui l'amène tout naturellement à travailler avec l'équipe ERCOS du laboratoire SeT : ensemble, ils améliorent le mannequin numérique MANERCOS. Ce mannequin de la plate-forme de réalité virtuelle permet de rendre compte des contraintes que subit un individu sur un poste de travail donné. En intégrant les contraintes mécaniques du corps humain, en calcul par éléments finis, l'homme virtuel gagne en réalité.

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L'intelligence collective

 

C'est une philosophie au laboratoire SeT de travailler au maximum sur appels à projet. Philosophie qu'applique Maxime Wack avec beaucoup de succès : il est porteur d'un projet au sein d'un consortium (ASSET), financé pour 6,5 millions d'euros par l'Union européenne. Sa spécialité ? L'informatique mobile dédiée aux transports, ou comment diffuser et partager l'information venant d'un endroit, la traiter avec d'autres et que naisse une intelligence collective. Si toutes les voitures dont l'ABS se déclenche au même endroit pouvaient transmettre cette information, on saurait que l'endroit est glissant et ainsi prévenir les risques.

 

De nombreux projets menés par Maxime Wack et son équipe le sont avec l'aide d'entreprises qui apportent pragmatisme, aide à la construction de prototypes… En contrepartie, des thèses CIFRE ou des stages sont conduits chez elles. De leur implication dans les projets du SeT, il en ressort parfois pour elle un glissement de leurs activités. Parfois, comme pour EASYCITY, des entreprises sont créées sur des positionnements que le laboratoire a su anticiper. Une autre forme d'intelligence collective.

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« Belfort, c'est ALSTOM »

 

Venus au laboratoire RECITS pour sa réputation, mais aussi parce qu'il est l'un des rares en France à s'occuper d'histoire industrielle, Idriss Nessili, Caroline Carpent et Olivier Schmitt mènent tous trois une thèse sur ALSTOM ; le premier sur ses relations avec le monde arabe, la deuxième sur l'impact de l'imaginaire collectif dans la constitution d'une culture industrielle, le troisième sur l'attitude de l'entreprise pendant la seconde guerre mondiale. Le fait d'être à Belfort, sur les terres mêmes de l'entreprise n'y est pas étranger. Ils peuvent ainsi bénéficier des presque trois kilomètres linéaires des archives de l'entreprise déposées aux Archives départementales. Comprendre, mais aussi mettre en valeur le passé industriel de la ville — par l'édition d'un livre commémoratif, ou par la création d'une cité de l'innovation fondée sur l'histoire d'ALSTOM — est une façon d'en faire un socle sur lequel la ville peut se développer.

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Irriguer les entreprises avec des ingénieurs généralistes, à la tête bien faite

L'UTBM, une petite école ? Au regard des 500 diplômés par an, rien n'est moins vrai. Pourtant, si l'objectif est de faire grandir un peu les effectifs dans les années à venir, c'est aussi pour irriguer le territoire d'ingénieurs à la tête bien faite, capables de penser les mutations à venir et d'anticiper et de provoquer les changements technologiques ; c'est aussi pour former des docteurs en prise directe avec le monde de l'innovation.

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Tour de l'UTBM à Belfort - Montbéliard

© Crédits : Marc Barral Baron / UTBM

 

 

 

Contact : Pascal Fournier Béatrice Bernard

Directeur de l'UTBM – Communication

Tél. (0033/0) 3 84 58 30 12 / 32 81

 

 

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