Génie logiciel et Systèmes multi-agents se combinent pour proposer une solution de simulation, en 3D, d’agents virtuels dans un environnement donné. Cet outil d’aide à la décision élaboré en partenariat avec le laboratoire SeT — Systèmes et transports — de l’université de technologie de Belfort – Montbéliard sera commercialisé par une spin-off dont la naissance est programmée en octobre.

Le projet Voxelia est né avec la plate-forme de réalité virtuelle du laboratoire SeT installée à Belfort. « Même si elle n’a pas de réelle implication sur la technologie en cours de transfert, elle intervient en tant qu’outil », explique Nicolas Gaud, maître de conférences associé au projet. « Elle nous permet de travailler sur la simulation en environnement urbain virtuel, puisqu’on se sert de maquettes numériques là où les scenarii en cas réels ne peuvent être testés ».

Gérer les crises

Le projet Voxelia consiste en la mise au point de systèmes intelligents destinés à résoudre un problème complexe, comme la gestion de crise dans un hôpital, l’évacuation d’un lieu public ou encore le champ de vision d’une personne à mobilité réduite. Le laboratoire SeT planchant, dans sa branche fondamentale, sur l’intelligence artificielle distribuée associée à l’approche multi-agents, l’innovation a consisté à recréer le système de perception d’un agent virtuel (un piéton, un véhicule), mais cette fois en 3D. En le recréant, il est aussi possible de le simplifier pour pouvoir mettre l’accent sur un point précis, un paramètre qu’on ne pourrait étudier autrement. Le projet Voxelia repose sur une bibliothèque de composants logiciels pour la perception et la synchronisation d’un moteur de simulation avec la visualisation 3D. Ce sont eux qui font l’objet d’un contrat de transfert.

Les collectivités comme utilisateurs privilégiés

Le projet Voxelia propose des prestations permettant la gestion (aménagement, risque, flux…) des établissements recevant du public et des zones urbaines. Le site de Malsaucy, par exemple, est modélisé en configuration « Eurockéennes » pour appuyer le démarchage commercial et la planification des équipes. Après un an d’accompagnement par l’Incubateur d’entreprises innovantes de Franche-Comté, Renan Zéo et Mikaël Goncalves, ingénieurs SeT, sont en train de créer la société qui exploitera cette technologie en assurant édition logicielle et services, dès cette rentrée 2009. Premier marché visé : celui des nombreuses collectivités disposant de leur maquette numérique, qui pourrait être rentabilisée en simulant le trafic, les événements ou les aménagements urbains. « Nous avons identifié quatre pôles, correspondant à quatre façons d’aborder les maquettes virtuelles », confie Renan Zéo. « Les deux plus importants sont ceux de la gestion technique du bâtiment, dans l’aspect planification et manipulation des objets, et les produits et services autour de la simulation ». Dans leur business plan, les deux ingénieurs ont tablé sur un chiffre d’affaires de 1,5 million d’euros et 15 salariés d’ici cinq ans.