Justine Lobbé lors du concours Ma thèse en 180 secondes
C’est la grande idée de Justine Lobbé : intégrer l’utilisateur aux étapes de conception et de créativité qui président à la naissance d’un produit, dont il se servira au quotidien. Car qui mieux que la personne, âgée ou en situation de handicap en premier lieu, connaît son contexte de vie, ses envies et ses difficultés ? L’idée est à la base du travail de thèse de la jeune chercheure en sciences pour l’ingénieur, qu’elle prépare à l’UTBM au sein de l’équipe ERCOS, après y avoir obtenu un diplôme d’ingénieur en mécanique et ergonomie.
« En règle générale, l’utilisateur intervient au début du processus de création, pour l’identification des besoins, ou à la fin, pour les tests produit. Or, il a toute sa place entre les deux ! » Pour rendre plus concrète sa démarche, Justine Lobbé se rend dans les FabLabs où elle peut observer les façons de faire des makers et s’en inspirer. « C’est là que s’exprime le plus fortement la volonté de fabriquer un objet en tenant compte de ses souhaits et de ses contraintes propres, un FabLab est précisément fait pour ça. » La jeune chercheure regarde comment un père développe une interface tactile pour sa fille autiste et privée de la parole, afin qu’elle puisse communiquer par graphismes interposés. Elle suit le projet de conception de guitares à bas prix pour de jeunes handicapés mentaux. Elle assiste à la rencontre des makers avec des experts en électronique, en design, en mécanique, en acoustique…, réunis dans un travail d’équipe pour le moins atypique. Ce sont toutes ces expériences qu’elle souhaite mettre à profit pour aller vers « une conception et un développement de produits pour tous. »
Le travail et la présentation de Justine Lobbé ont séduit lors du concours Ma thèse en 180 secondes, pour lesquels elle a obtenu le prix du jury en finale régionale Bourgogne – Franche-Comté.
