Pur produit de l’UTBM, Ghislain Montavon en devient le directeur

Petite université ou grande école d’ingénieurs ? Selon son nouveau directeur, Ghislain Montavon, l’université de technologie Belfort-Montbéliard, c’est tout cela à la fois. Un positionnement spécifique dans le paysage de l’enseignement supérieur français dès la création de l’établissement en 1986, une philosophie originale à laquelle le professeur en génie des procédés est profondément attaché, lui qui a pratiqué l’établissement au long d’une bonne partie de ses études et de sa carrière.

Charnière entre le monde académique conceptuel et l’ingénierie technique, l’UTBM pourrait résumer son identité par la formule « recherche technologique », qui pour Ghislain Montavon sous-tend de « participer, dans une logique pluridisciplinaire, à la construction de concepts et de les traduire concrètement en procédés et produits ».

L’université de technologie, dont il n’existe que trois établissements¹ en France, mais dont le modèle est largement répandu à l’étranger, a su inspirer la sphère académique, aidé par l’évolution des cultures. « L’intégration des sciences humaines et sociales aux cursus en ingénierie, parallèlement à leur prise en considération très en amont de la conception d’un objet technique, l’organisation de stages longs, la porosité avec les milieux socio-économiques sont des illustrations concrètes de l’esprit UT, et donc de l’UTBM, qui sont maintenant reprises ailleurs. Aujourd’hui, pour conserver notre spécificité, nous devons aller plus loin encore et revitaliser notre modèle qui garde toute sa pertinence. »

D’un point de vue pédagogique, cette volonté pourrait par exemple se traduire par la mise en place de parcours originaux combinant différentes spécialités. « Il s’agit de donner aux étudiants la possibilité d’enrichir leur parcours, en le complétant d’enseignements spécialisés dispensés dans d’autres établissements, soit de la COMUE UBFC², soit des deux autres UT. »

Du côté de l’industrie, de nouvelles formes de partenariat, plus structurantes, pourraient voir le jour, comme la création de clusters avec des PME et des grands groupes.

Miser sur la cohérence scientifique

En matière de recherche, Ghislain Montavon entend poursuivre le processus initié par ses prédécesseurs, qui vise à inscrire les travaux des équipes de l’UTBM dans une trajectoire scientifique plus large. L’IRTES, qu’il avait contribué à créer et dont il fut le directeur pendant deux ans, cessera ses activités au 31 décembre 2016. 80 % de la recherche siglée UTBM sera alors intégrée à des Unités mixtes de recherche (UMR) labellisées par le CNRS, notamment l’Institut comtois FEMTO-ST, l’Institut Carnot de Bourgogne (ICB), ou encore le Laboratoire électronique, informatique et image (LE2I) de Dijon. Il est prévu que les autres équipes, pour lesquelles les discussions sont en cours, soient rapidement rattachées à leur nouvelle entité.

« L’UTBM exercera sa tutelle sur ces structures de recherche de manière globale, elle apportera son soutien à l’équipe tout entière », promet Ghislain Montavon, qui souligne « l’importance de garantir la cohérence scientifique au sein des équipes et de s’inscrire dans une logique de territoire ». Cette ligne de conduite entre en résonance avec celle de la COMUE UBFC dont l’UTBM est l’un des membres fondateurs, avec pour enjeux la participation au développement du territoire régional autant que le rayonnement à l’international.

Nommé directeur de l’UTBM pour un mandat de cinq ans, Ghislain Montavon succède à Pascal Brochet, qui occupait ce poste depuis septembre 2011.

¹ Universités de technologie de Compiègne, de Troyes, de Belfort-Montbéliard

² COMUE UBFC : Communauté d’universités et d’établissements Université Bourgogne – Franche-Comté