Lorsque Pierre de Coubertin relance les Jeux olympiques en 1896, mille cinq cents ans après leur suspension, il n’est pas intéressé par la seule performance sportive. Le baron cultive avant tout l’idée de promouvoir les valeurs de l’olympisme pour modifier en profondeur le système éducatif ; pour lui, combiner les qualités du corps, de la volonté et de l’esprit est la base d’un enseignement équilibré et le gage d’un développement harmonieux. Mais si les Jeux olympiques sont une vitrine servant cette ambition, les athlètes ont peu été impliqués dans la démarche. Ce n’est qu’avec l’organisation des premiers Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) en 2010 à Singapour, mêlant compétition et sensibilisation à ces valeurs, que des sportifs confirmés ont pu passer le relais et faire profiter leurs cadets de leur expérience.
Musée d’Olympie en Grèce – Photo Éric Monnin |
« L’athlète comme modèle » était le fil conducteur de la 14e session internationale qui a réuni en mai dernier à Olympie les responsables des centres ou académies olympiques de l’ensemble des pays du monde. Membre du laboratoire C3S de l’université de Franche-Comté où il consacre depuis de nombreuses années ses recherches à l’olympisme, Éric Monnin était invité à présenter une conférence lors de cette session. Le chercheur était de retour de PyeongChang où ses interventions comme la diffusion de son dernier ouvrage ont contribué à faire connaître le nom de l’université de Franche-Comté. Expert de longue date des Jeux olympiques d’hiver qu’il observe de son œil de sociologue, habitué des manifestations internationales organisées par le CIO, Éric Monnin est l’instigateur d’évènements sur le territoire local, comme en janvier dernier où le cinquantième anniversaire du passage de la flamme olympique à Besançon a été fêté par deux mille participants, ou encore en avril avec l’organisation d’une journée avec les lycéens sur le thème « culture, sport et éducation », une manifestation qui devrait être renouvelée chaque année. « Les Jeux olympiques, la Coupe du monde de football et le Tour de France sont les trois évènements sportifs, qui, en raison d’une hypermédiatisation, influent sur nos représentations, cela partout dans le monde. Il nous appartient de les rendre intelligibles et porteurs d’éducation pour les jeunes ». Sans en nier les côtés sombres comme le dopage, il s’agit bien ici de considérer le sport de façon positive, toujours dans l’idée de faire bénéficier l’éducation de ses vertus.
Les expériences acquises et les compétences développées localement pourraient peut-être un jour servir un projet ambitieux ; la France ne compte pas de centre d’études olympiques : pourquoi ne pas en créer un, et pourquoi pas à Besançon ?…
Contact :
Éric Monnin – Laboratoire C3S – Université de Franche-Comté
Tél. +33 (0)3 81 81 03 22