Riche de nombreux vestiges témoignant d’une occupation continue, le quartier Saint-Paul à Besançon, sur lequel est aujourd’hui édifié le collège Lumière, continue à livrer ses secrets. Des connaissances acquises au fil des fouilles archéologiques, aidant de façon passionnante à retracer l’histoire de la capitale des Séquanes et de ses différentes occupations depuis l’Antiquité. L’ouvrage Le quartier antique du Palatium et ses domus relate cette aventure archéologique et historique à travers les résultats des fouilles menées en 2004, avant la restructuration du collège.
« Palatium », la mention date des années 625, alors que l’évêque Donat fonde le monastère Saint-Paul sur les ruines d’une demeure antique certes prestigieuse, mais qui n’est pas un palais au sens antique du terme : Palatium signifiait alors « résidence occupée par l’empereur ». Pas d’empereur romain logeant à Besançon au IIe siècle donc, lors de la construction de cette demeure d’exception appelée « maison de Neptune », où fut découverte en 1973 une mosaïque aux dimensions impressionnantes, représentant justement Neptune sur un quadrige. Mais des propriétaires animés par l’ambition de s’afficher dans une demeure digne d’un palais impérial, avec ses 3 000 m² au moins de luxe ostentatoire. Est-ce cette richesse antique dont témoignent alors parfaitement les ruines, ou parce que le terrain appartient à sa puissante famille, que l’évêque Donat, dont le père était gouverneur et descendant d’un sénateur romain, a qualifié ce domaine de Palatium ?…
Depuis les premières traces d’occupation datant de la Tène, vers 150 av. J.-C., jusqu’à aujourd’hui, c’est toute la vie de ce quartier, construit jadis d’habitations modestes avant d’être successivement occupé par de luxueuses villas, qui est évoqué dans cet ouvrage aux allures de saga historique et richement documenté.
Munier C., Gaston C., Le quartier antique du Palatium et ses domus, Archéologie au collège Lumière à Besançon (Doubs), Presses universitaires de Franche-Comté, 2017