Les œuvres de fiction sont des objets d’étude particulièrement prisées des chercheurs, intéressés à la fois par la façon dont elles imagent et rendent accessibles les concepts scientifiques, et par leur caractère innovant, susceptible de nourrir la réflexion au sein de leur discipline. Élevé au rang de mythe, toujours adulé par ses fans plus de quarante ans après la sortie de son premier opus, Star Wars est un modèle du genre.
Source de nombreuses études réalisées dans divers domaines, la saga culte créée par George Lucas est pour la première fois abordée sous ses aspects juridiques avec l’ouvrage Le droit contre-attaque, édité par les PUFC dans la série Droit et pop culture. Une façon étonnante d’aborder une discipline dont il est permis de dire qu’elle est plus réputée pour son austérité que pour sa fantaisie, grâce à une habile transposition d’époques et de lieux.
Les aventures de Star Wars ont pour théâtre une république galactique ayant démocratiquement rassemblé différentes planètes et autant de sociétés pendant un millier d’années sous l’autorité des Jedi, avant de laisser place à un empire contrôlé par Palpatine, le seigneur noir des Sith, contre lequel se dresse l’Alliance rebelle pour rétablir les valeurs de la république.
La fiction interstellaire présente d’évidentes analogies avec les systèmes politiques régissant la planète Terre dans la réalité, même si on ne peut prêter à George Lucas de véritable intention à ce sujet. Missions républicaines assignées aux Jedi, fonctionnement du sénat galactique, ordres juridiques supra-étatiques, régimes parlementaire et dictatorial, droit des enfants, fiscalité, personnalité juridique des robots – les fameux droïdes –, une foule de caractéristiques de l’organisation et du fonctionnement de l’univers Star Wars se prête à l’analyse et à l’interprétation d’un collectif d’auteurs sans doute passionnés, assurément tous spécialistes de droit. L’ouvrage est construit sur la dichotomie régissant toute l’histoire de la saga, le côté lumineux et le côté obscur de la Force, bien sûr.