Université de Franche-Comté

Football (s) : le foot comme vous ne l’avez jamais lu

Le football, celui de la Ligue des champions, de la Coupe du monde ou des stades dans les villages le dimanche, est dans son intitulé complet le « football association ». Pour être le plus populaire, il n’est cependant pas le seul. Il faut aussi compter avec le football américain, le futsal ou le beach soccer, pour ne citer qu’eux, et même avec le rugby à X­V ou à X­I­I­I, qui eux aussi appartiennent à la grande famille du football. C’est pourquoi la ligne éditoriale de Football(s), si elle est axée sur la pratique la plus répandue dans le monde, élargit aussi son horizon aux autres, ce que souligne le (s) dans son titre.

Football(s) n’est pas une revue de plus sur le foot : elle est la première publication scientifique en langue française sur le sujet. Soucieuse de mettre le fruit de la recherche sur le football à la portée de tous, elle s’adresse au chercheur, à l’étudiant, au passionné désireux de trouver de nouveaux regards sur son sport préféré. Football(s) est une revue dirigée par Paul Dietschy, directeur du Centre Lucien Febvre à l’université de Franche-Comté, professeur d’histoire contemporaine, spécialiste du sport et notamment de l’histoire du ballon rond à travers le monde. « Le titre précise Histoire, culture, économie, société car les articles concernent l’ensemble des sciences humaines et sociales, et sont rédigés par des historiens, des économistes, des ethnologues… »

Une approche pluridisciplinaire déclinée dans différentes rubriques comme Patrimoine du ballon rond, consacrée aux stades et haut-lieux du foot, Objets du football aux ballons, maillots et autres emblèmes de sa culture matérielle, Grand témoin à des dirigeants et personnalités marquantes… Actualités, livres, BD, archives, correspondances de l’étranger figurent également au sommaire de numéros tous organisés autour de thématiques telles que le football en Angleterre ou les liens entre foot et Jeux olympiques, en projet pour de futures publications. Revenons au présent avec la première édition de Football(s), dont la sortie est prévue mi-novembre, à point nommé pour la Coupe du monde qui en sera en toute logique le fil conducteur.

Des articles sur le stade du Centenaire de Montevideo, dont une photo d’archive illustre la couverture de ce numéro, sur le ballon Allen de la coupe du monde 1938, sur la Coupe du monde féminine, l’histoire de l’arbitrage, la politisation du football en France, et d’autres encore font découvrir sous des angles nouveaux ce rendez-vous mythique et son histoire presque centenaire. Éditée par les Presses universitaires de Franche-Comté, la revue est semestrielle et comporte quelque 250 pages efficacement et agréablement agencées par Sophie Lorioz, technicienne PAO au Centre Lucien Febvre. Football(s) est disponible en version papier en librairie et sous forme numérique sur la plateforme PREO.

Dietschy P. (sous la direction de), Football(s). Histoire, culture, économie, société, Presses universitaires de Franche-Comté, 2022.

 

Coupe du monde au Qatar : controverse et arguments

Coïncidence des chiffres, cette année 2022 est celle de la 22­e coupe du monde de football, programmée du 21 novembre au 18 décembre au Qatar. Le choix de ce pays par la FIFA alimente la polémique sur les plans humain, politique et environnemental depuis que le Qatar a officiellement été élu hôte de la manifestation en 2010.

Très décriées, les conditions de travail des ouvriers réalisant les infrastructures sont souvent assimilées à de la servitude, et selon le quotidien britannique The Guardian, plus de 6500 travailleurs étrangers ont péri lors de la construction des stades ces dix dernières années. Cette réalité, qui n’est malheureusement pas l’apanage de la seule Coupe du monde, est mise en lumière d’une façon d’autant plus crue qu’elle concerne l’événement sportif planétaire le plus célèbre qui soit.

En politique, les accusations de corruption pleuvent, et nombreux sont ceux qui s’offusquent de la manne financière que représente la Coupe pour un gouvernement qui soutient l’organisation islamiste des Frères musulmans. D’un point de vue environnemental, le déplacement de la manifestation de l’été à la fin de l’automne soustraira les participants aux chaleurs les plus extrêmes, mais n’empêchera pas le recours à la climatisation des stades. Ces stades dont par ailleurs la construction, consommatrice d’énergie et de béton, ne semble guère pouvoir profiter par la suite à un pays peu versé dans le spectacle footballistique.

Il n’en reste pas moins que pour la FIFA, confier l’organisation de la Coupe à un pays du Moyen-Orient montre sa considération pour la passion populaire qui anime le monde arabe, et signifie encourager la pratique du football dans cette région du monde. La FIFA s’appuie également sur son principe de neutralité pour justifier ses choix, une règle à laquelle elle a cependant récemment dérogé en prononçant l’éviction de la Fédération russe de football de la compétition, en raison du conflit en Ukraine.

« Pour le Qatar, comme pour le Koweit et l’Arabie saoudite dès les années 1970, investir le monde du football, et du sport de façon générale, signifie exercer de l’influence et présenter une nouvelle image à l’international, analyse Paul Dietschy. Pour moins donner prise à la critique, une solution pour la FIFA aurait été de confier l’organisation de la Coupe conjointement à plusieurs pays de la péninsule arabique ». À l’instar de ce qui est prévu dans une tout autre partie du monde pour la Coupe 2026, dont la gestion reviendra à la fois au Canada, aux États-Unis et au Mexique.

Contact(s) :
Centre Lucien Febvre
Université de Franche-Comté
Paul Dietschy
Tél. + 33 (0)3 81 66 54 32
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