Personnage haut en couleurs et figure incontournable de la scène politique de l’entre-deux-guerres, Ludovic-Oscar Frossard mène carrière de la Franche-Comté à Paris en passant par les Antilles, occupe des fonctions publiques très diverses et prend des virages politiques pour le moins audacieux.
Étonnante, complexe, nourrie de paradoxes, son histoire méritait d’être racontée dans un ouvrage dépassant les grands traits qui habituellement dessinent son portrait : le jeune instituteur révoqué en 1913 pour antimilitarisme, la rencontre avec Lénine, Trotsky, puis Léon Blum, Jaurès ou encore Laval et Pétain, la découverte du socialisme, la création du parti communiste français dont il est le premier secrétaire, les ruptures avec l’une et l’autre des deux obédiences, la mairie de Ronchamp (70) et les ministères d’État, le soutien au régime de Vichy, le journalisme…
Francis Peroz est enseignant en histoire et chercheur associé au laboratoire Recits de l’UTBM. Au-delà des clivages parfois simplificateurs, il étoffe d’archives inédites la biographie de Frossard pour une lecture complète du personnage et des familles de pensées de la première moitié du XXe siècle qu’il incarne, dans un ouvrage intitulé De Jaurès à Pétain. Une allusion directe au titre De Jaurès à Léon Blum, un livre écrit par Frossard celui-là.
Peroz F., De Jaurès à Pétain. Itinéraires de L.-O. Frossard, Pôle éditorial de l’UTBM, juillet 2012