Modifié chimiquement, l'amidon est capable de débarrasser les effluents issus des traitements de surface d'une grande part de leurs résidus métalliques et organiques. Dans l'industrie, ces effluents sont aujourd'hui traités de manière successive par du charbon actif et des résines. La bioadsorption sur amidon garantit leur dépollution en une seule étape, avec des taux d'abattement similaires à ceux des procédés actuels : de 60 à 90 % pour les métaux et de 30 à 60 % pour les matériaux organiques. Mais il est possible de faire mieux encore, en couplant la technique de bioadsorption avec une oxydation chimique réalisée au préalable. Les taux d'abattement atteignent alors 80 à 100 % pour les métaux et 60 à 80 % pour les matériaux organiques. Pour confirmer ces résultats, la mesure de l'efficacité du procédé chimique se double d'une évaluation de son gain environnemental : la réussite de la mise en germination puis la bonne croissance de végétaux démontrent de façon irréfutable l'absence de toxicité de l'eau traitée par bioadsorption sur amidon.
Ces recherches valent à leur auteur, Bertrand Sancey, le prix des techniques innovantes pour l'environnement, décerné au salon Pollutec à Paris en novembre dernier par Environnement et technique, Hydroplus et Infochimie magazine, partenaires presse de l'opération. Sa thèse, réalisée au sein du laboratoire Chrono-environnement de l'université de Franche-Comté, s'inscrit dans le programme METALDEX (cf. en direct n° 237, juillet – août 2011) et bénéficie du financement de l'Agence de l'eau et de la Région Franche-Comté.
Après les phases de mise au point en laboratoire et de démonstration par des études pilotes réalisées en collaboration avec des entreprises régionales, le jeune chercheur souhaite aujourd'hui éprouver cette technique à plus grande échelle, préfigurant un stade d'exploitation industrielle.
Contact :
Bertrand Sancey
Laboratoire Chrono-environnement
Université de Franche-Comté / CNRS
Tél. (0033/0) 3 81 66 57 14 / 06 82 47 11 85