Université de Franche-Comté

Techniques d’avenir au service d’objets du passé

Métal, verre, peinture…, tous les matériaux s’usent et s’abîment avec le temps, et nombreuses sont les techniques disponibles pour assurer leur conservation et leur restauration. Des contacts avec l’atmosphère aux traitements chimiques qu’ils sont amenés à subir, en passant par des manipulations d’usage, les objets voient leur aspect se façonner au fil du temps, sans que les spécialistes sachent toujours pourquoi et comment les phénomènes d’altération se produisent. Les méthodes d’imagerie actuelles sont susceptibles d’apporter des réponses nouvelles à leurs interrogations ; elles peuvent en outre et de manière profitable se combiner avec des approches analytiques plus traditionnelles issues des domaines de l’archéologie, de l’histoire, de la conservation… C’est pour mobiliser la communauté scientifique autour de cette dimension, au carrefour du passé et du futur, qu’est né le projet CHANGE (Cultural Heritage Analysis for New GEnerations) : un programme européen d’envergure, labellisé H2020, associant des structures institutionnelles, des universitaires et des industriels venus de Suisse, de France, de Pologne, de Chypre, des Pays-Bas, d’Autriche, d’Allemagne, et piloté par la Norvège. CHANGE draine un budget de 4 millions d’euros sur 4 ans, qui sera consacré pour l’essentiel au financement de 15 thèses de doctorat ; les futurs docteurs seront amenés à se déplacer dans les pays participants, à mettre régulièrement en lien les avancées de leurs recherches et à suivre des enseignements complémentaires à leur formation d’origine.

La Haute Ecole Arc Conservation-restauration est partie prenante du projet, sous la responsabilité scientifique de Christian Degrigny, spécialiste de la discipline. « Pour pouvoir répondre à de véritables besoins, la priorité pour notre institution était de trouver des personnes qui comprennent le patrimoine et sa valeur, avec des connaissances affirmées dans ce domaine. Car l’ambition est bien de mettre la technologie au service du patrimoine. »

Ainsi, en ce qui concerne l’école suisse, deux doctorantes spécialistes du patrimoine suivront, l’une les étapes d’oxydation de surfaces métalliques, l’autre l’altération de surfaces métalliques peintes, à chaque fois grâce à des techniques d’imagerie performantes. « Le croisement de toutes ces compétences constitue une véritable opportunité de former nos étudiants à des métiers en émergence, qui emploieront des techniques de pointe au service de la conservation du patrimoine. C’est tout l’objectif du programme CHANGE », conclut Christian Degrigny.

Contact(s) :
Haute Ecole Arc Conservation-restauration
Christian Degrigny
Tél. +41 (0)32 930 19 19
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