Ce livre, écrit par Alain Bihr, directeur de la section sociologie Ÿ de l'université de Franche-Comté, revient sur la question des origines du capitalisme. En prenant appui sur l'esquisse par Marx d'une triple lignée historique, distinguant les sociétés asiatiques, les sociétés antiques méditerranéennes et les sociétés européennes médiévales, ce livre a cherché à comprendre pourquoi ce n'est qu'au sein du féodalisme, européen mais aussi japonais, que ce rapport de production si singulier qu'est le capital a pu voir le jour et entamer son développement, jusqu'à se mettre en état de partir à la conquête du restant du monde. À cette occasion, la légende bourgeoise, mise en forme par le libéralisme dès le XVIIIe siècle, et depuis lors reprise par la plupart des historiens, économistes et sociologues, d'un capitalisme qui serait né sous le seul effet de l'extension de la sphère des rapports marchands, est mise à bas par l'auteur qui montre la part décisive qu'y ont pris les processus politiques, au premier rang desquels figurent évidemment les luttes de classes, mais aussi l'édification des embryons d'États modernes.
• Publié aux éditions Page deux (Lausanne), cet ouvrage est le premier d'une série de quatre, qui se propose de relire le capitalisme : le processus historique par lequel ce dernier s'est développé, en s'élargissant au monde entier, tout en se transformant sans cesse selon ses exigences propres, à la fois permanentes et constamment renouvelées. Rappelons que la mondialisation est vieille d'au moins cinq siècles et qu'elle ne concerne pas que l'économique : elle est et a toujours été aussi sociale, politique, culturelle et même aujourd'hui plus que jamais écologique.
Alain Bihr
Laboratoire de sociologie et d'anthropologie
Université de Franche-Comté
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